MARTIN Fernand, Louis, Albert

Par Louis Botella, Yann Perrotte

Né le 12 novembre 1905 à Équeurdreville (Manche), mort le 31 mars 1991 à Cherbourg (Manche) ; magasinier puis employé ; syndicaliste CGT puis Force Ouvrière ; secrétaire général de l’Union départementale FO de la Manche (1963-1975).

Fernand Martin
Fernand Martin
Extrait d’une photo de groupe confiée par Jeannine Martin, la fille de Fernand Martin

Fernand Martin était le fils d’un journalier. Il fréquenta l’école primaire jusqu’à l’âge de douze ans puis il devint successivement apprenti charcutier puis apprenti peintre.

En 1919, à l’âge de quatorze ans, il accompagna son père lors de manifestations. En août 1924, il s’engagea dans la marine nationale.

En 1942, il fut démobilisé à Marseille puis il devint receveur buraliste à Brassac-les-Mines (Puy-de-Dôme). En 1945, la marine nationale le rappela et l’année suivante, Fernand Martin demanda et obtint la jouissance de la retraite proportionnelle.

De 1946 à 1948, il travailla dans le secteur de la construction de wagons pour la SNCF, aux Ets Amiot à Cherbourg, ancienne usine aéronautique et qui deviendra par la suite un chantier naval). Il participa, avec Louis Bon, à la création du syndicat CGT dans cette entreprise. Ensuite, l’un et l’autre furent parmi les fondateurs de Force Ouvrière de leur branche professionnelle et de l’union départementale de la Manche.

Magasinier, il fut élu, au début de 1948, secrétaire adjoint du Syndicat FO des métaux de la région de Cherbourg. À la suite d’un conflit au sein de son entreprise, il fut, ainsi que Louis Bon, licencié.

Le dynamisme de Fernand Marin, titulaire du permis poids lourds, le poussa en 1948, année où les tickets de rationnement existaient encore et également marquée par une très forte inflation, à se rendre, avec un camion de six tonnes, en Bretagne pour rapporter des pommes de terre pour les revendre directement à la population cherbourgeoise dans le but de faire baisser les prix. Cette démarche, très appréciée par les intéressés mais pas par les maraîchers, marqua pendant de nombreuses années les esprits.

Après une période de chômage, Fernand Martin fut embauché comme agent payeur à domicile, d’abord à mi-temps, des prestations familiales lors de l’ouverture d’une antenne à Cherbourg de la caisse des allocations familiales. Par la suite, il travailla toujours dans cet organisme comme enquêteur. Il fut le créateur du syndicat FO au sein de la CAF et fut élu représentant du personnel.

Il prit rapidement des responsabilités au sein de l’union départementale. Il fut élu ou réélu, les 8 et 9 octobre 1955, membre de la commission exécutive de l’UD. Il s’impliqua très activement à la création et au développement de nombreux syndicats Force Ouvrière dans différents secteurs du département : commerce, banques, métallurgie, boulangeries, laiteries, tramways...

Dans ses nombreux déplacements, notamment dans le sud du département, il fut très souvent accompagné par Victor Laigre, futur secrétaire général.

Fernand Martin devint secrétaire général adjoint et il remplaça, le 16 octobre 1963, Bernard Poisson au poste de secrétaire général.

Il se consacra pendant de très nombreuses à défendre les salariés devant les conseils de prud’hommes.

Le 17 mai 1968, Fernand Martin et son épouse étaient en route pour Hyères où ils avaient décidé de passer leur retraite. C’est pourquoi Fernand Martin ne fut pas présent à Cherbourg pendant les événements de mai 1968. Cependant dans le courant du mois de juin, ils décidèrent de revenir à Cherbourg, et bien qu’étant en retraite professionnelle, Fernand Martin demeura secrétaire général de l’UD jusqu’en 1975.

Victor Laigre, également de la Caisse d’allocations familiales, lui succéda au poste de secrétaire général de l’UD.

Michel (1938-1987), un de ses fils, fut secrétaire du syndicat FO de l’arsenal de Cherbourg de la fin de 1983 à la fin de l’année 1985, prenant la suite de Bernard Hébert, parti à la retraite. Il fut précédemment secrétaire adjoint durant de nombreuses années, depuis 1967 au moins.

Jeannine, sa fille, née en 1936, a participé en 1992 à la constitution dans la Manche du syndicat des instituteurs et directeurs d’école, le SNUDI FO. Elle en fut la trésorière jusqu’à fin 2009 puis trésorière adjointe.

Il s’était marié le 6 avril 1929 à Quinson (basses-Alpes) avec Juliette, Jeanne, Marie, Rose Massebeuf.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137394, notice MARTIN Fernand, Louis, Albert par Louis Botella, Yann Perrotte, version mise en ligne le 18 juin 2011, dernière modification le 11 août 2012.

Par Louis Botella, Yann Perrotte

Fernand Martin
Fernand Martin
Extrait d’une photo de groupe confiée par Jeannine Martin, la fille de Fernand Martin

SOURCES : Arch. de l’Union départementale FO de la Manche. — Informations recueillies auprès de sa fille Jeannine Martin et transmises en avril et mai 2011 par Yann Perrotte, secrétaire général de l’Union départementale FO de la Manche. — Comptes rendus des congrès confédéraux de Force Ouvrière de 1950 à 1969. — État civil.

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