BELLONI Fortunato dit Jean

Par Daniel Grason

Né en 1902 à Cavriago, province de Reggio-Émilia (Italie) ; tué en 1937 sur le front de Huesca, en Espagne ; ouvrier maçon ; volontaire en Espagne républicaine ; antifasciste.

Jean Belloni quitta l’Italie dirigée par Mussolini, en 1926, il s’installa à Lyon (Rhône), milita dans les organisations ouvrières. Dénoncé par le consulat d’Italie, craignant l’expulsion, il partit, en 1928, en région parisienne à Sannois (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Une cinquantaine d’italiens vivait dans cette commune, limitrophe d’Argenteuil.

Des ouvriers italiens travaillaient dans les carrières de gypse de Sannois et dans le bâtiment. Les antifascistes italiens s’étaient organisés au parti communiste à la section Saint-Éloi et dans les Brigades antifascistes Garibaldi. Celles-ci furent formées après l’enlèvement et l’assassinat du député socialiste Giacomo Matteotti, par un groupe fasciste le 10 juin 1924.

À Sannois les militants antifascistes italiens diffusaient L’antifascista, la revue des Comités prolétaires antifascistes. Felice Oleari, témoigna de cette activité : « Pour aider l’antifascisme, on allait au Consortium du fromage de Sannois et on le vendait dans les maisons. On faisait de la propagande partout. On emmenait des journaux, moi et Fortunato Belloni, mon ami et voisin. Lui, il a été chassé de Saint-Éloi… » (Argenteuil. Creuset…). Jean Belloni participait aux manifestations populaires, aux fêtes, aux actions antifascistes.

Il se présenta parmi les premiers volontaires pour partir en Espagne. Il y arriva le 3 septembre 1936, fut incorporé dans la XIIIe Brigade internationale Garibaldi il participa à la défense de Madrid, combattant à Los Angeles (janvier 1937), à la bataille de Guadalajara (mars 1937), à la Casa del Campo (Madrid) et Huesca. Commissaire politique de la 3e compagnie, il était le plus ancien délégué politique de la Brigade Garibaldi, Jean Belloni était apprécié des soldats qui l’appelaient affectueusement « Papa » ou « Le râleur ».

Le Progrès relata son dernier combat : « Sur le front de Huesca, fidèle à la devise des commissaires politiques de l’armée populaire espagnole, « le premier à l’avant, le dernier à se retirer », Jean Belloni s’élança à l’assaut à la tête de sa compagnie, et fut atteint d’éclats de grenades ». Transporté à l’hôpital, son état s’aggrava, la mort le faucha.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137398, notice BELLONI Fortunato dit Jean par Daniel Grason, version mise en ligne le 19 juin 2011, dernière modification le 19 juin 2011.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. Mun. Argenteuil, Le Progrès Argenteuil, Bezons, 28 août 1937. – Antonio Canovi, Argenteuil. Creuset d’une petite Italie, Éd. Le Temps des Cerises, 2000. – Angelo Tasca (Amilcar Rossi), Naissance du Fascisme, Éd. Gallimard, 1967.

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