Par Gilles Morin
Né le 24 avril 1908 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 3 novembre 1983 à Marseille ; armateur, exportateur, directeur du Provençal puis de Var-Matin République ; résistant ; militant et élu socialiste ; président du Comité départemental de Libération des Bouches-du-Rhône ; membre des directions nationales du MLN et de l’UDSR ; conseiller municipal de Marseille (1965-1973) ; député des Bouches-du-Rhône (1945-1962), puis du Vaucluse (1973-1978) ; membre du comité directeur de la SFIO (1956-1969), puis du Parti socialiste (1971-1973) ; président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale (1958-1962).
La famille de Francis Leenhardt était d’origine suédoise. Ses ancêtres protestants s’étaient installés à Montpellier à la fin du XVIIIe siècle, puis une branche de sa famille vint à Marseille vers 1850. Un de ses aïeuls fut maire de Sorgues (Vaucluse), où il créa l’industrie de la Garance. Son père était pasteur et industriel.
Francis Leenhardt était apparenté à des familles de la grande bourgeoisie, les Freissinet et les Couve. Son oncle, Alfred, participait au contrôle et à l’administration de la Société française et romaine de pétrole et à la Générale des pétroles. Un autre membre de la famille, Gilbert Leenhardt, appartenait à la Générale des pétroles pour l’éclairage et à l’industrie. Lui-même appartint à la Standart Pétroleum et à la Standart française des pétroles, et avec Cordesse, beau-frère de Defferre, à la Marseillaise de Sulfure de Carbone. Il aurait encore eu des liens avec les Messageries transatlantiques (selon Juvénal, du 23 juin 1961).
Élève à l’école communale du Cabot, Francis Leenhardt, après avoir fréquenté le lycée, obtint une licence de droit en une licence de Lettres. Il prit, à vingt-deux ans, la direction de la maison de commerce d’importation et d’exportation vers les territoires d’Outre-mer de son père, gravement malade. Il devait la diriger durant treize années, jusqu’à son passage dans la clandestinité durant l’Occupation.
Il épousa une fille de la grande famille du négoce marseillais, Tassy de Roux, catholique, qui rompit avec sa famille pour l’épouser. Ils devaient divorcer quelques années plus tard.
Dès avant la Seconde Guerre mondiale, Francis Leenhardt s’engagea, comme beaucoup de protestants, dans le combat pacifiste, tout d’abord, comme fondateur et secrétaire général de l’École de la paix, qu’il fonda en 1932. Il appartint, en outre, à ce que Gilles Le Béguec présente comme « l’une des grandes écoles de formation politique de l’entre-deux-guerres » : le Groupement universitaire pour la Société des Nations (GUSDN) créé en 1922 par Robert Lange. Selon une note des RG de la Libération, il appartenait au Parti socialiste, ce qui semble faux ; d’ailleurs, dans les polémiques d’après la Libération, certains de ses adversaires socialistes l’accusèrent d’avoir été proche des néo-socialistes avant-guerre.
Mobilisé comme lieutenant en 1939, au RICM, il fut contacté à l’automne 1940 par André Philip, dont il était déjà un proche, et intégra le mouvement Libération-Sud. En 1942, il appartenait au réseau de renseignements Phalanx dirigé par Christian Pineau qui lui confia un poste émetteur et il assura ainsi des émissions clandestines. En octobre de la même année, François de Menthon, pour la Délégation générale le chargea d’organiser dans toute la région R2 le Comité général des experts de la France combattante. En 1943, recherché par la Gestapo, il entra en clandestinité. En octobre 1943, adjoint au délégué général zone sud, Closon, il était chargé de la préparation administrative de la Libération, sous le pseudonyme de Lionel. En mars 1944, Closon étant parti pour Alger, il devint délégué national du Comité d’Alger pour la création des Comités départementaux de la Libération (CDL) clandestins dans la zone Sud, en contact avec Alexandre Parodi, Émile Laffon et Yvon Morandat*.
À proximité de la Libération, Lionel Leenhardt refusa le poste de Commissaire de la République à Montpellier et rentra à Marseille, afin de préparer la tâche du Commissaire régional de la République et de représenter le MLN au CDL. Il assura alors des responsabilités militaires pour la région R2 et la fusion des différentes armées secrètes, préparant l’entrée dans le combat de milliers d’hommes à la veille du débarquement d’août 1944. L’État-major du mouvement étant arrêté en juillet 1944 et Max Juvénal, le responsable régional des MUR, grièvement blessé, il devint dans la ville de Marseille encore occupée, président du CDL des Bouches-du-Rhône et installa celui-ci à la préfecture lors des combats de la Libération. Alors qu’au printemps 1944, il avait été soupçonné par les responsables socialistes, Gaston Defferre, son ancien condisciple à l’Université d’Aix, et Henri Noguères* notamment, de faire le jeu des communistes en sacrifiant les socialistes, ils se partagèrent de fait les responsabilités : Gaston Defferre* présida la délégation municipale, Leenhardt le CDL au nom du MLN, et Massenet devint préfet. Commissaire de la République par intérim, Leenhardt céda son poste à Raymond Aubrac* après la Libération. Defferre s’opposa rapidement à celui-ci lorsqu’il créa un Comité régional de Libération, dont la présidence était assuré par le communiste Jean Cristofol.
Au plan national, avec Yvon Morandat*, Jacques Baumel, René Capitant, René Pleven, Henri Frenay et Eugène Claudius-Petit, Leenhardt fut l’un des fondateurs, en juin 1945, de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR) dont il fut nommé secrétaire général. Mais, il se heurta violemment à un autre responsable du mouvement, Henri Frenay, ministre des prisonniers. Il démissionna de ses fonctions de SG, expliquant qu’il était contre le cumul des mandats et que l’on ne pouvait être à la fois député et SG. Jacques Baumel lui succéda. Leenhardt, par ailleurs secrétaire régional du MLN en décembre 1945, se prononça pour que celui-ci restât un mouvement de résistance, qu’il ne fusionnât pas avec la SFIO ni ne devînt un parti politique. Il souhaitait qu’il continue à resserrer les liens entre ceux qui s’étaient connus dans la clandestinité en luttant pour la France et le général de Gaulle. La solidarité « devait régner entre ses membres », selon lui. Mais, de fait il avait déjà choisi la SFIO dont il devint l’une des rares figures du renouvellement et de l’élargissement à des hommes nouveaux issus de la Résistance.
Leenhardt qui avait obtenu, à titre personnel, mais au nom du MLN, le droit de publier un journal, fonda avec Defferre Le Provençal, dont il présida le conseil d’administration, d’août 1944 à 1958. Ils bénéficiaient des avoirs du Petit Provençal. Il dirigea avec Gaston Defferre ce quotidien, rapidement très rentable, qui devait assurer leur pouvoir sur la fédération socialiste, dont Defferre s’efforçait de devenir l’homme fort. Une crise majeure éclata lors de la constitution des listes pour les élections à la Première Assemblée nationale constituante. Defferre fut mis en tête de liste et Leenhardt, qui venait de rejoindre la SFIO, étant second au nom de l’UDSR. Mais, Ferri-Pisani, rentré de déportation, vieux militant respecté, s’opposa à ce choix, avec l’appui des principaux élus et de nombreuses sections. Defferre et Leenhardt reçurent l’appui de Félix Gouin et surtout de la direction nationale de la SFIO qui décida la dissolution de la fédération, leur permettant de l’emporter.
Élu député UDSR-SFIO en octobre 1945, Leenhardt qui fut jusqu’à la fin de ses mandats un parlementaire très actif, fut constamment réélu député SFIO jusqu’en 1962. Membre de la commission de la Constitution en 1945-1946, puis président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée le 20 novembre 1946, réélu régulièrement jusqu’en 1951 date à laquelle il entra à la commission des Finances – il déposa un projet de réforme fiscale visant à la suppression de la taxe locale pour les commerçants –, Leenhardt apparu rapidement comme un expert des questions économiques. Délégué par le gouvernement en 1948 à la conférence mondiale du commerce à La Havane, puis dans différentes conférences douanières, il fut nommé en janvier 1950 au comité de révision douanière et fut élu en mai 1950 président du comité permanent des Foires à l’étranger. Désigné comme rapporteur du budget du ministère de l’Intérieur de 1953 à 1956, il fut ensuite rapporteur général du budget de janvier 1956 à novembre 1958.
Leenhardt joua également un rôle de plus en plus important au sein groupe socialiste, étant suppléant à la commission exécutive du Groupe socialiste en juin 1946, secrétaire technique du groupe parlementaire SFIO en décembre 1946, titulaire à la commission exécutive en 1952.
Candidat non élu au comité directeur de la SFIO en 1947 et 1948 (3e non élu), Leenhardt collabora à l’élaboration de la position de la délégation française à la conférence des Partis socialistes des pays ayant accepté le principe de l’aide américaine (20-22 mars 1948). Il appartint à la commission de résolution du conseil national d’avril 1948, puis fut membre de la commission politique lors de la semaine d’études internationale de Saint-Brieuc, du 25 juillet au 1er août 1948.
Leenhardt, très hostile à Guy Mollet, lors des conférences et congrès internes au parti, se montrait réticent vis-à-vis de la Troisième force et surtout de la participation gouvernementale. Il souhaitait que, pour le moins, le parti exprime mieux ses réticences envers la politique gouvernementale, notamment sur le plan fiscal (voir par exemple son intervention au conseil national des 29-30 janvier 1949). Lors de la deuxième législature, commencée en 1951, il exprima ses regrets que le parti n’adopte pas une politique d’opposition plus résolue dès avant l’expérience Pinay, menant des joutes animées à la tribune avec Guy Mollet, Christian Pineau* et Albert Gazier. Au congrès de 1952, il présenta une motion minoritaire et surtout mit sur pied un projet de réforme fiscale qui fut adopté par la SFIO et devint la référence du parti jusqu’aux élections de 1956. Il proposait notamment d’alléger la ponction sur les commerçants et artisans, bien avant la poussée poujadiste. Présent dans pratiquement toutes les réunions nationales du parti, Leenhardt était l’un de ceux qui participaient régulièrement à la commission de résolution où se faisaient ou non les compromis entre les différents points de vue.
Leenhardt se distingua, surtout, en devenant l’un des principaux opposants au projet de Communauté européenne de défense (CED). Il avait déjà affirmé ses positions en faisant un long exposé à Puteaux, le 2 mars 1952, demandant de ne laisser échapper aucune chance de maintenir la paix. En novembre 1953, selon la presse communiste il aurait pris position avec le Mouvement de la paix. Il contribua au rejet du traité en votant la motion du général Aumeran le 31 août 1954. Gaston Defferre, très européiste, profita de cette indiscipline pour contrer et prendre l’ascendant sur Leenhardt, qui était de fait un concurrent sérieux dans la fédération des Bouches-du-Rhône. Il était par ailleurs secrétaire fédéral adjoint, et un partenaire incontournable au Provençal. La commission exécutive de la fédération des Bouches-du-Rhône, sans discuter sur le fond, demanda au comité directeur, à l’unanimité moins une abstention, « d’appliquer à Leenhardt les sanctions qui seront appliquées à tous les parlementaires ayant commis deux indisciplines ». Elle considérait que deux votes, l’un en commission, l’autre en séance publique, constituaient deux indisciplines, et non un seul et même vote contre la CED, ce qui revenait à demander implicitement une forte condamnation contre Leenhardt récidiviste. Mais, il vota les Accords de Londres et de Paris ensuite, ce qui lui valut de voir accolés dans Marseille des papillons du PC ainsi libellés : « TRAHISON ! Monsieur Francis Leenhardt, député socialiste, a voté pour le réarmement allemand ».
Francis Leenhardt se trouva provisoirement affaibli dans le parti, mais l’amnistie accordée par le congrès de 1955 devait effacer partiellement les effets de cette crise. Avec Defferre, ils avaient renforcé leur position dans la presse socialiste en reprenant en 1954 La République, un quotidien toulonnais, dont ils firent Var Matin et dont Leenhardt resta le président-directeur général jusqu’à sa mort, le frère de Defferre, Jacques, étant officiellement son second. Surtout, Leenhardt entra au comité directeur de la SFIO au congrès de Lille en 1956, alors que son camarade Defferre était au gouvernement et que la fédération des Bouches-du-Rhône tendait à se distinguer sur la politique algérienne, en se prononçant pour des contacts avec les nationalistes algériens. Il devait rester à la direction nationale de la SFIO jusqu’à la disparition de celle-ci en 1969. Dans les débats socialistes sur l’Algérie, il dénonçait l’usage de la torture et se prononçait pour la liberté d’expression interne. Après la chute du gouvernement Guy Mollet, alors que Defferre quittait le ministère de la France d’Outre-mer, Leenhardt refusa les propositions de Bourgès-Maunoury, puis de Gaillard de prendre le poste de secrétaire d’État au budget.
Leenhardt s’opposa au retour au pouvoir du général de Gaulle en mai-juin 1958, refusant de lui voter l’investiture le 1er juin et les pleins pouvoirs le lendemain. Comme Defferre, il sembla se rapprocher de la minorité Depreux-Verdier. Il participa, ce fut très remarqué alors, comme observateur à la conférence minoritaire de juin 1958. Mais, le 5 septembre 1958, il co-signa avec Gaston Defferre deux éditoriaux du Provençal appelant à voter oui à la Constitution, sous le titre « le sens de notre option, l’Algérie problème déterminant ». Leenhardt publiait « Que faut-il penser du texte ? » où il évoquait les améliorations apportées à l’avant-projet grâce aux efforts des socialistes, tout en soulignant par ailleurs les lacunes persistantes et les risques de conflit que présentait le texte final.
Leenhardt fut l’un des dix-sept députés SFIO qui ne furent pas balayés lors les élections législatives de novembre 1958, contrairement à Defferre. Dans le groupe socialiste de l’Assemblée nationale qui ne comptait désormais qu’une quarantaine de membres, il fut désigné à la lourde charge de président, ce qui l’obligeait souvent à exprimer les positions officielles du parti. Il fut aussi élu sénateur de la Communauté le 15 juillet 1959.
Sa place dans le parti s’en trouva renforcée au plan national. Écrivant plus souvent dans Le Populaire, il présenta ainsi le texte majoritaire sur l’Algérie au congrès de 1959, et au congrès national extraordinaire de décembre 1960, il fit de même pour la motion majoritaire, appelant à approuver le référendum sur l’Algérie du mois suivant. Dans la presse socialiste, il critiquait la politique économique du gouvernement et surtout l’injustice dans la répartition des sacrifices. Mais dans le même temps, il disait faire confiance à de Gaulle pour résoudre le problème algérien avec une solution libérale. Il attendait une solution politique, estimant que seule la négociation pouvait aboutir. À l’apogée de sa carrière politique, le président du groupe parlementaire participait alors à toutes les assemblées nationales du parti, siégeant par exemple à la commission de planification des Journées nationales d’études des 7 au 10 mai 1959, à la commission de résolution du conseil national du 11 avril 1960, à la commission de vérification des mandats et à la commission de réintégration au conseil national du 6 septembre 1962.
Toutefois, les élections de novembre 1962 devaient fragiliser sa position. Il échoua aux élections législatives à La Ciotat en novembre 1962. Devancé au premier tour de 988 voix par le communiste Edmond Garcin, il refusa le désistement de celui-ci proposé par François Billoux pour éviter un accord réciproque entre les deux partis et fut battu par lui. Il mit alors en cause la responsabilité de la direction nationale du parti. En janvier 1963, circulait dans les sections un texte de Leenhardt intitulé « un grand parti ne peut vivre d’expédients » où il critiquait la déclaration de Guy Mollet avant le 2e tour du scrutin, invitant au désistement pour les communistes. Il estimait que la déclaration de Mollet était en contradiction avec « les décisions de nos congrès, qui, depuis une quinzaine d’années, interdisent aux militants, aux élus, aux sections, aux fédérations de donner suite aux propositions de Front unique ou d’action commune quels que soient les modalités ou les prétextes ». Pour lui, la déclaration de Guy Mollet avait assuré le succès de l’UNR, cassé le cartel des Non déjà bien fragile et avait « dédouané les communistes ». Il entreprit une tournée d’information dans les fédérations du Sud-Est contre l’orientation politique du secrétariat général. Poussant sa réflexion plus loin comme Defferre, il proposait un changement d’envergure et une ouverture du parti, avec notamment l’abandon du sigle de la SFIO pour celui de « parti socialiste démocratique ». Pour lui le parti devait être non seulement une organisation ouvrière, mais aussi le parti de tous les démocrates pour attirer les républicains désorganisés, « seule perspective qui nous reste d’accroître le recrutement pour survivre ». Il se prononçait pour un régime présidentiel afin de garantir une véritable stabilité dans un état démocratique.
Au congrès national de 1963, Leenhardt critiqua, au nom de la fédération des Bouches-du-Rhône, l’alliance en formation avec les communistes comme une impasse, et se prononçait pour une alliance vers le centre et pour un changement de sigle de la SFIO. Il appuya la tentative présidentielle de Defferre. Membre du bureau de la SFIO depuis 1958, il en démissionna en même temps que Gaston Defferre, Albert Gazier, Christian Pineau et Georges Brutelle* le 22 décembre 1965, ainsi que de la direction du Populaire après un refus du comité directeur de convoquer un congrès national extraordinaire. Mais, il demeura au comité directeur.
Il participa aux colloques socialistes organisés par Georges Brutelle en 1964.
Bien qu’ayant échoué de nouveau aux législatives de 1967, Leenhardt fut désigné comme membre du comité exécutif et du bureau politique de la FGDS en mars 1968, mais il continua une relative traversée du désert au plan politique. Il fut de nouveau membre du comité directeur du Parti socialiste après le congrès d’Épinay en juin 1971 (tendance Defferre-Mauroy). Ce n’est qu’en 1973, après une interruption de onze années, qu’il retrouva une place à l’Assemblée nationale. Léon Ayme, ancien député du Vaucluse battu en 1968 ne se représentant pas, et Alain Savary ayant renoncé à être candidat sur son poste, il annonça en mai 1972 son intention de se présenter dans la 2e circonscription, Apt-Carpentras détenue par un député UDR Georges Santoni, vice-président de l’Assemblée nationale. Élu député du Vaucluse, en battant Santoni, il démissionna de ses fonctions de conseiller municipal du 6e secteur de Marseille et de 16e adjoint de Marseille en 1973. Dans le Vaucluse, avec l’appui de Jean Geoffroy et contre le député Duffaut, il critiqua la secrétaire fédérale Jocely Eledjam de tendance savaryste. Il s’appuyait pour sa part sur les anciens de la CIR. Il obtint la majorité dans la fédération et le départ de la secrétaire fédérale au congrès fédéral de 1975.
Leenhardt, qui défendait désormais résolument l’option de l’Union de la gauche et fut signataire de la motion Mitterrand pour le congrès de Grenoble en 1973 et en 1974, après la mort du président Pompidou, il appuya la candidature Mitterrand à l’intérieur du parti.
Désigné conseiller régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PCA) à l’automne 1973, il démissionna de son poste de rapporteur du budget en novembre 1974. Il était par ailleurs membre du Conseil européen.
Le dernier combat politique de Leenhardt fut de conduire une liste composée de socialistes, radicaux de gauche et personnalités locales, sans les communistes (qui exigeaient 13 sièges sur 27 sur une liste commune), lors des municipales de 1977 à Carpentras. Il échoua et en 1978 ne se représenta pas aux élections législatives.
Il n’était plus désormais qu’un directeur de journal. Président directeur général depuis 1961 de la société éditrice de Var-Matin République, Codirecteur du Soir en 1973, selon une note de RG de février 1978, son journal Var-Matin soutenait « les candidat de son choix, sans tenir compte des étiquettes politiques et en n’obéissant qu’à des impératifs financiers ».
Officier de la Légion d’honneur à titre militaire, Croix de guerre 1939-1945, titulaire de la rosette de la Résistance, il mourut à son domicile en 1983 des suites d’une longue maladie et fut inhumé au cimetière du temple protestant.
Marié, il était père de deux filles.
Par Gilles Morin
ŒUVRE : Francis Leenhardt collabora à de nombreux journaux socialistes et principalement au Provençal. Il rédigea par ailleurs, SOS, On coule ! Comptes et mécomptes de la Sécurité sociale, Paris, Fayard, 1979.
SOURCES : Arch. Nat., fonds Noguères, dossier Leenhardt ; F/1a/3240 ; F/1cII/132/A ; F/1cII/565 ; CAC, 19850085/08, n° 4325. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1967. — Arch. de l’OURS, dossier personnel. — Bulletin intérieur de la SFIO, n° 111, 116, 119, 121. — Le Poing et la Rose, n° 15, mai 1977.