MONARI Guido

Par Daniel Grason

Né le 26 septembre 1894, à Sala Bolognese, province de Bologne, région Émilie-Romagne (Italie) ; peintre en bâtiment ; volontaire en Espagne républicaine ; antifasciste.

Guido Monari, fils de Nédardo et de Anna, née Carloni, était un ancien combattant de la guerre 1914-1918. Il épousa dans sa ville natale, en 1917, Veglia Zaccarelli, née le 13 mars 1896, un fils Renato naquit le 22 octobre 1918. Il entra en France en 1926, une mesure de refus de séjour fut prise contre lui le 24 février 1938. Il obtint toutefois l’autorisation de résider en France par voie de sursis renouvelables.
La famille Monari habitait 61, rue de la Fraternité, à Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis) depuis 1932. Antifasciste, il partit combattre en Espagne dans les Brigades internationales. À son retour, il reprit son activité de peintre. En 1941, alors qu’il travaillait chez un particulier de Neuilly-sur-Seine (Seine, Hauts-de-Seine), il eut un très grave accident du travail, un liquide corrosif gicla sur ses deux yeux, les brûlants.
Le conseiller Karl Boemelburg, commandant SS-Sturmbannführer qui dirigeait la SIPO et la Gestapo sur le territoire français, demanda à la direction des Renseignements généraux d’établir une liste des anciens combattants en Espagne. Guido Monari figurait sur la liste établie le 19 septembre 1941 par la 3e section des Renseignements généraux. Le 24 décembre 1941, une opération d’ensemble eut lieu dans le département de la Seine, Guido Monari fut arrêté, son domicile perquisitionné, les policiers français ne trouvèrent rien de suspect. Interné à la caserne des Tourelles, à Paris XXe arr. (Seine), son état physique nécessitait des soins.
Sa femme, Alice Mochel, écrivit au préfet de la Seine le 17 mars 1942, Guido Monari venait « de subir l’extraction d’un œil » à l’Hôpital Tenon, il « fera par la suite l’objet de soins particuliers ». Elle demandait son retour au foyer familial, « Il n’a jamais fait de politique ni en France ni ailleurs par conséquent n’a jamais été inscrit à aucun parti. Ce n’était d’ailleurs pas son rôle puisqu’il a toujours eu à cœur de respecter les lois de l’hospitalité française. […] Il travaillait paisiblement et nous vivions heureux ».
Le docteur du centre des Tourelles indiquait que la perte de son œil droit était prochaine. L’enquête des Renseignements généraux d’août 1942 s’en fit l’écho, elle se concluait ainsi : « En raison de la gravité de son état, il semble difficile à admettre que Monari puisse se livrer actuellement à une activité subversive quelconque, et sa mise en liberté pourrait être envisagée sous réserve toutefois qu’il sollicite son rapatriement immédiat ». Le 19 janvier 1943, ordre était donné au chef du centre des Tourelles de libérer Guido Monari. Son fils Renato demanda en 1953 sa naturalisation, il exerçait le même métier que son père et demeurait à Alforville (Seine, Val-de-Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137428, notice MONARI Guido par Daniel Grason, version mise en ligne le 26 juin 2011, dernière modification le 23 août 2021.

Par Daniel Grason

SOURCE : Arch. PPo. 77 W 405. — Notes de Agar Diaw.

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