REVESZ Fernand

Par Daniel Grason

Né le 15 avril 1887 à Szombathely, chef-lieu du département de Vas (Hongrie), mort à Auschwitz (Pologne) en juin 1943 ; chimiste ; communiste ; volontaire en Espagne républicaine ; interné ; déporté.

Fernand Revesz était marié avec Ida, née Dierengen, à Tunthingen, ils demeuraient 342, rue des Pyrénées, à Paris XXe arr. (Seine), tous les deux étaient de confession juive. Il partit combattre en Espagne, fut affecté à la 45e Division au service sanitaire. Il bénéficia d’une permission le 7 février 1938 à destination de la France, il revint combattre.

Pendant la guerre, les autorités d’occupation demandèrent l’établissement d’une liste des ex-Brigadistes en Espagne. Établie par la 3e section des Renseignements généraux, elle fut prête le 19 septembre 1941. Le conseiller Karl Boemelburg, commandant SS-Sturmbannführer qui dirigeait la SIPO et la Gestapo sur le territoire français, décida d’une opération d’ensemble dans le département de la Seine. Elle se déroula le 24 décembre 1941, le commissaire du quartier de Belleville, fut chargé d’appréhender trois ex-Brigadistes : Javlikas Sapounakis, Pasquale Vanetti et Fernand Revesz.

Lors de la perquisition, il ne fut découvert aucun tract, aucune arme chez Fernand Revesz. Un poste de TSF, confié par une voisine partie en zone non occupée fut saisi. Ida était atteinte de cécité. Avant de quitter l’immeuble, le commissaire de police, alla voir la concierge, il l’informa de l’arrestation de Fernand Revesz et de son internement. Il lui demanda de « prendre soin momentanément » de sa femme.

Il fut interné à la caserne des Tourelles, XXe arr., début avril 1942, les autorités allemandes informèrent la préfecture de police qu’ils interdisaient le transfert de cinq internés administratifs dans un autre camp ou prison : Francesco Turri, Fernand Revesz, Moszek Rotzach et Stanislas Lisiecki. Ces deux derniers furent fusillés comme otage le 25 avril 1942. Le préfet de police, par lettre du 29 avril 1942 proposa la libération de Fernand Revesz au commandant du Gross Paris. Celui-ci sollicita l’avis de Karl Boemelburg, la réponse fut négative car il était interné : « en tant qu’ancien milicien des Brigades Internationales durant la guerre d’Espagne ». Dès cette réponse, il figura sur la liste des otages à fusiller.

Ida Revesz fut internée à Drancy (Seine, Seine-Saint-Denis), camp réservé aux juifs. Elle prit la destination du camp d’extermination d’Auschwitz, par le convoi n° 40, le 4 novembre 1942, sur mille déportés, il y eut quatre survivants en 1945. Fernand Revesz ne fut pas fusillé, il quitta la caserne des Tourelles à la fin avril 1943 « en vue de travailler en Allemagne ». De fait, il fut interné à Drancy, prit la même destination que son épouse par le convoi n° 55 le 23 juin 1943, mille dix-huit personnes étaient dans le train, soixante-douze survécurent dont trente-sept femmes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137437, notice REVESZ Fernand par Daniel Grason , version mise en ligne le 18 août 2011, dernière modification le 21 octobre 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. RGASPI 545.2.114, BDIC mfm 880/47 ; Arch. PPo, BA 1841, 77W 182, 77W 405. – Site Internet CDJC, cote : XXVI-26.

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