GROBISSA

Gustave Grobissa était le fils de François et de Carla, née Goriana, marié à Célestina Zacchina, née le 22 janvier 1910 à Cittanova (Italie). Ils arrivèrent en France en 1930 avec leur fils Serge né en 1929 à Trieste (Italie), en 1932 naquit Lydia, à Paris15e arr. (Seine). Les époux étaient en règle avec la législation concernant le séjour des étrangers. Il obtint une carte d’identité au titre de travailleur et Célestina une carte d’identité valable jusqu’en janvier 1940. Depuis 1935, ils habitaient 49, rue des Entrepôts, à Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis).

Il partit le 9 octobre 1936 combattre en Espagne, il servit dans la 12e batterie de DCA. Sa femme Célestina et ses deux enfants vivaient avec peu de ressources, une aide fut envoyée par la direction des Brigades. Il revint en février 1939, lors de la retraite de Catalogne. Gustave Grobissa fut interné au camp d’Argelès (Pyrénées-Orientales), puis à celui de Gurs (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques). En août 1939, il s’engagea dans la Légion étrangère, fut dirigé sur le Fort de Vancia (Rhône). Le 3 octobre 1939, la commission de réforme de la 14e région le déclara inapte au service armé. Il rejoignit son domicile audonien.

Du fait de la situation de guerre, le couple était en janvier 1940 sans travail, la famille se trouvait dans une situation voisine de la misère. Le frère de Gustave Grobissa naturalisé depuis dix ans, apportait de l’aide à la famille. Le ministère de l’intérieur demanda en janvier 1940, à la police de faire une enquête. Il n’était pas connu pour faire de la politique, avant son départ, comme après son retour d’Espagne. La seule chose qui était retenue contre lui était sa participation au combat « dans les rangs des armées gouvernementales espagnoles, ce qui laisse supposer que ses sympathies allaient à cette époque aux groupements d’extrême gauche ».