Par Daniel Grason
Né le 3 octobre 1901 à Andorno, région du Piémont (Italie) ; tourneur sur métaux ; volontaire en Espagne républicaine ; antifasciste.
Quintino Minéro-Ré fils de Jean et de Catherina, née Russetti, habitait 168, av. de Rouilly, à Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), il travailla à partir de 1919 à différentes périodes en France. Il partit le 30 octobre 1936 pour aller combattre en Espagne dans les Brigades internationales. À la suite d’une fracture au tibia de la jambe gauche, il revint le 4 juillet 1938, sans passeport. Il fit l’objet d’une mesure de refoulement cinq jours plus tard. La mesure fut rapportée le 16 juillet. Il demeurait 227, rue des Pyrénées, à Paris XXe arr. (Seine), avec son amie Marie Lalanne, trente-neuf ans, dont il reconnut sa fille Martine, née en 1929. Quelques jours après la déclaration de guerre, il s’inscrivit à l’association des amis de la République Française, pour combattre dans l’armée française. Il ne fut pas mobilisé.
Titulaire d’une carte d’identité valable jusqu’au 25 mai 1942, délivrée par la préfecture de police, en qualité de tourneur, il travailla du 28 août 1940 au 5 mars 1941, en Allemagne. Il rentra précipitamment, sa compagne Marie Lalanne étant brutalement décédée le 27 février. Quintino Minéro-Ré fut embauché par l’entreprise Klochner-Humboldt-Dentz au parc d’artillerie de Vincennes de l’armée d’occupation. Martine sa jeune fille, dut aller dans un préventorium, à Septeuil (Seine-et-Oise, Yvelines).
Les autorités d’occupation demandèrent à la préfecture de police, l’établissement d’une liste des ex-Brigadistes en Espagne. Elle fut établie par la 3e section des Renseignements généraux, elle fut prête le 19 septembre 1941. Le conseiller Karl Boemelburg, commandant SS-Sturmbannführer qui dirigeait la SIPO et la Gestapo sur le territoire français, décida d’une opération d’ensemble dans le département de la Seine. Elle se déroula le 24 décembre 1941, Quintino Minéro-Ré fut arrêté à son domicile, interné à la caserne des Tourelles, XXe arr. Le consul général d’Italie intervint auprès du Préfet de la Seine pour demander sa libération, il fut libéré le 23 mai 1942. Il reprit son métier de tourneur, pendant deux ans, aux Ets Niclot, rue de la Mare, XXe arr., en 1945, il travaillait à la société Optique de Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine).
Par Daniel Grason
SOURCE : Arch. PPo, RG77W, 182.