JONDEAU Louis

Par Gérard Godot

Né le 27 septembre 1920 à Saint-Pantaléon (Saône-et-Loire), mort le 2 juin 1990 à Autun (Saône-et-Loire) ; militant à la JOC, puis à la CFTC-CFDT, trésorier adjoint de l’UD-CFTC (1954), vice-président de l’UD-CFTC/CFDT (1955-1969), militant ACO.

Connu sous le surnom de « P’tit Louis », Louis Jondeau, né aux portes d’Autun (Saône-et-Loire), passa toute sa vie dans cette ville, hormis son séjour en Allemagne de 1942 à la Libération. Fils de Lazare Jondeau, polisseur sur marbre, et de Jeanne Richard, il eut un frère, René, son cadet de quatre ans (1924-1973). Muni du certificat d’études, Louis Jondeau commença à travailler à l’âge de treize ans comme « granulométreur » dans une usine de « couleurs », devenue les établissements Cautin où il resta jusqu’à incendie qui la détruisit en 1976.

Très tôt, Louis Jondeau était entré à la JOC. Ce mouvement d’Action catholique fut pour lui une véritable école de formation. Il y assuma des responsabilités locales et départementales. Ce fut à l’issue d’une réunion départementale de la JOC à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) en 1942, qu’il fut, avec d’autres camarades, interpellé par la police française et envoyé en Allemagne dans le cadre du STO. Il travailla en usine à Suhl (Thuringe). S’il parla peu de sa réquisition, ses filles entendirent souvent raconter son arrestation avec la réaction des policiers : « Sauvez-vous, si vous voulez, mais nos balles courent plus vite que vos jambes. »

À son retour d’Allemagne, il milita à la CFTC (il rejoindra la CFDT en 1964). Élu représentant du personnel, il était membre de l’Union locale CFTC (puis CFDT), soutenant le responsable André Champéroux*. On le trouve comme trésorier adjoint de l’UD de Saône-et-Loire en juin 1954, puis comme vice-président en avril 1955 jusqu’en 1969. Il était également conseiller, puis juge au tribunal des prud’hommes d’Autun, section industrie, de 1969 à 1984.

Parallèlement, Louis Jondeau fut administrateur de la Caisse départementale des allocations familiales et du foyer des jeunes travailleurs et du foyer logement « village de la Croix Blanche » de la Croix Blanche à Autun. Président de la section d’Autun des déportés du travail de janvier 1968 à sa mort, il fut élu en juin 1976 au comité directeur de l’association départementale. Il était aussi secrétaire-trésorier d’une petite mutuelle appelée « Secours mutuel de Saint-Pantaléon », qui fit partie ensuite de l’UNIO. Sympathisant socialiste, il avait été candidat aux élections municipales de 1965.

Louis Jondeau avait fait partie de l’équipe fondatrice de l’Action catholique ouvrière (ACO) de Saône-et-Loire et du premier comité diocésain constitué le 21 décembre 1952 avec Hubert Jouquet, René Gendard, Jean Labopin (désigné comme responsable diocésain) de Montceau-les-Mines, Émile Gaudillière et Jean Maupas de Chalon-sur-Saône, en présence des aumôniers Lucien Rhéty et Jean Merlin. Désigné comme secrétaire, il avait fait part de l’événement au secrétariat national du mouvement le 27 décembre 1952. Il garda de longues années des responsabilités au comité diocésain comme trésorier, au comité de secteur d’Autun et comme responsable de son équipe jusqu’à sa mort. Il avait conscience de sa responsabilité de « laïc » au point de dire qu’il avait « formé » les nombreux aumôniers qui se succédèrent dans son équipe parmi lesquels il nommait volontiers Jean Hermil, futur évêque de Viviers (Ardèche) et Louis Boffet, futur évêque de Montpellier (Hérault).

Il s’était marié le 3 novembre 1948 avec Suzanne Billier, aide éducatrice dans l’enfance inadaptée (1966-1982), militante à la JACF, puis à la CFDT ainsi qu’à la PEEP. Le couple eut trois filles : Odile (1949), Monique (1952) et Nicole (1956).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137457, notice JONDEAU Louis par Gérard Godot, version mise en ligne le 3 juillet 2011, dernière modification le 3 juillet 2011.

Par Gérard Godot

SOURCES : Archives départementales de la CFDT. — Archives nationales de l’ACO. — Archives personnelles du rédacteur. — Entretien avec ses filles Odile et Nicole, le 27 mars 2010. — Association bourguignonne des amis du Maitron.

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