Par Daniel Grason
Né le 4 décembre 1899 à Castel-Guelfo, province de Bologne, région d’Émilie-Romagne (Italie) ; tué au combat le 11 octobre 1944 ; cordonnier ; militant communiste ; volontaire en Espagne républicaine ; interné ; partisan.
Roberto Gherardi était le fils de Louis et de Marie, née Calamosca. Il habitait Imola (Italie), se maria dans cette ville le 26 décembre 1925 avec Vittoria Guadagnini, née le 1er mars 1903 à Imola. Le couple eut un enfant, Juliano, né le 26 juillet 1926. Il milita dès 1921 au parti communiste d’Italie. Il fut condamné en 1927 pour son activité antifasciste à cinq ans d’emprisonnement. À sa sortie de prison, il reprit contact avec l’organisation communiste clandestine.
Après le coup d’état fasciste en Espagne, il quitta l’Italie pour aller combattre dans les Brigades internationales, fut incorporé dans la XIIe Brigade Garibaldi. Lors du retrait des troupes républicaines, Roberto Gherardi fut fait prisonnier en France, interné au camp de Gurs (Basses, Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) puis transféré à celui du Vernet (Ariège).
Sa femme Vittoria vint en France en avril 1939 pour demander la libération de son mari, elle se vit signifier un refus de séjour le 30 octobre 1939. Elle obtint cependant une autorisation de résider, renouvelable mensuellement, valable jusqu’au 26 juin 1942. Elle habita 5, rue Auguste-Métivier, à Paris, XXe arr. (Seine), jusqu’au 10 mars 1941 ; 6, rue des Epinettes, XVIIe arr., (11 mars, 20 décembre 1941) ; 2, impasse Grimaud, XIXe arr. Elle vivait grâce à des travaux de couture et à des ménages qu’elle effectuait pour des italiens, ainsi qu’avec ses économies. Malgré ses démarches, sa pugnacité, elle ne parvint pas à faire sortir son mari ni de Gurs ni du Vernet. Elle entreprit des démarches auprès du consulat pour rentrer en Italie.
Roberto Gherardi fut livré le 4 décembre 1941 à la police italienne, emprisonné sur une ile volcanique au large de la Campanie, dans la mer Tyrrhénienne (entre Rome et Naples). L’ile était longue de trois kilomètres et de huit cents mètres de large, il y eut plus de huit cents prisonniers, gardés par trois cents cinquante policiers et soldats. Plus de la moitié des emprisonnés étaient des communistes, tous furent libérés le jour de la chute de Mussolini le 25 juillet 1943.
Il forma des groupes de jeunes partisans dans la région d’Imola, province de Bologne, fut surnommé Colonel. Commissaire de la 36e Brigade Garibaldi. Des affrontements eurent lieu avec les fascistes en septembre et octobre 1944 autour du village de Purocielo, dans la province de Ravenne, la mort le faucha le 11 octobre 1944.
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo, RG77W 361. – Site Internet, Association nationale des partisans d’Italie.