Par Daniel Grason
Né le 5 mai 1906 à Milan (Italie) ; ouvrier électricien ; volontaire en Espagne républicaine ; militant communiste.
Émilio Croci était le fils de Herculo et d’Adèle, née Colombo. À la suite d’une condamnation à deux ans de réclusion et de trois ans d’internement pour activité antifasciste, il quitta l’Italie en octobre 1930. Il alla travailler en Espagne comme ouvrier électricien à Barcelone et à Madrid. Dès la formation des Brigades internationales, il s’engagea et combattit jusqu’en avril 1938. Il partit à Bâle (Suisse) où il exerça son métier, considéré comme « suspect », indésirable, il rejoignit la France en avril 1939.
Dépourvu de passeport, il fit l’objet d’une mesure d’éloignement le 26 avril. Ernest Perney, élu radical de Levallois-Perret, vice-président du Conseil général de la Seine, intervint en sa faveur le 25 mai 1939 ; la Ligue des droits de l’homme et du citoyen également à deux reprises, le 9 et 16 juin 1939 afin que son dossier fut examiné. Il obtint des sursis renouvelables. Il travailla comme ouvrier fondeur aux Ets Deveau à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis). Émilio Croci fut embauché comme électricien sur automobiles au polygone de Vincennes (Seine, Val-de-Marne), en ce lieu, sur plusieurs hectares, étaient installés par les troupes d’occupation des ateliers de maintenance de matériel militaire. Suite à une circulaire du 11 octobre 1940 qui accordait une autorisation de séjour aux étrangers travaillant pour les autorités allemandes, sa situation était régularisée le 10 décembre 1940.
Il habita dans les XIe et XIIe arr. de Paris, avec son amie Yvonne Nicaise, née le 23 mai 1905 à Guérard (Seine-et-Marne), le dernier logement était au 287, rue du Fg Saint-Antoine, XIe arr. Il fut membre du Parti communiste italien et du Secours rouge international, il milita en région parisienne sous le pseudonyme de Lucifer au sein du Comité d’action pour l’union des italiens. Par voie de tracts, cette organisation appela le 1er août 1943 les italiens à manifester devant le consulat et l’ambassade d’Italie à Paris. Il y eut une cinquantaine d’arrestations, tous furent par la suite relaxés sur intervention d’après les Renseignements généraux des autorités allemandes. Différentes recherches de la police française furent menées à la demande des autorités occupantes pour l’arrêter, elles ne donnèrent aucun résultat. Émilio Croci quitta la France en août 1943 à destination de l’Italie.
Par Daniel Grason
SOURCE : Arch. PPo. 77W 361.