BISCH Paul

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 24 février 1923 à Bischheim (Bas-Rhin), mort le 13 mars 1979 à Strasbourg (Bas-Rhin). Typographe ; membre du comité du syndicat du livre CGT ; membre du parti communiste ; membre du bureau fédéral du parti communiste du Bas-Rhin de 1957 à 1968, du comité fédéral de 1965 à 1970 ; secrétaire des Amitiés franco-polonaises de Strasbourg.

Paul Bisch naquit dans une famille de communistes de Bischheim, banlieue ouvrière de Strasbourg. Son père, Joseph, était ajusteur. Sa mère, Marie-Salomé Kraemer, ménagère, éleva les trois enfants du couple. Les parents étaient catholiques d’origine mais ne pratiquaient pas. Cocasserie du sort, ils habitaient rue de l’Enfer.

Après le certificat d’études, Paul Bisch passa un CAP de typographe. Il devint linotypiste. En 1933, il adhéra à la FSGT. En 1937 il se syndiqua à la CGT, au syndicat des typographes.

La famille fut évacuée en 1939. Lorsqu’elle revint à Strasbourg, en 1940, l’Alsace était annexée de fait. Comme tous les jeunes de sa classe il fut contraint, le 13 mars 1942, de partir au service obligatoire du travail (RAD, Reichsarbeitsdienst), puis il fut incorporé de force comme radio dans l’artillerie de la Wehrmacht. Il fut successivement envoyé à Ratisbonne, Schweinfurt, Vienne et Berlin avant d’être affecté au front de l’est : Leningrad, Tallin, Riga et Pskov. Il comparut trois fois devant un tribunal allemand pour sabotage. Il réussit à s’évader à Tukums, en Lettonie et devint prisonnier de guerre des Soviétiques qui le dirigèrent sur plusieurs camps de prisonniers, à Jelgava, Leningrad et Moscou avant de le transférer au camp de Tambov, qui avait servi de camp d’internement pour les prisonniers allemands et les évadés alsaciens et qui était devenu un camp de regroupement des prisonniers français. Il rentra en France le 28 octobre 1945.

Il adhéra au parti communiste le 1er janvier 1946 et fut embauché à l’imprimerie communiste ICAL (Imprimerie commerciale d’Alsace et de Lorraine). De 1947 à 1951, il fut secrétaire de la cellule locale de son quartier du port du Rhin de Strasbourg. Il suivit une école d’une semaine en 1950. C’était un militant discipliné mais il ne supportait pas l’incompréhension dont faisait preuve le comité central à l’égard des Alsaciens et, par exemple, n’hésita pas à souligner l’inadaptation des questionnaires biographiques. En 1949, par exemple, à la question « Avez-vous été en pays étranger ? A quelle date ? Dans quelles conditions autres que prisonnier de guerre ou déporté ? » il répondit : « l’Allemagne, la Tchécoslovaquie, la Lettonie, l’URSS, traversées comme soldat incorporé de force dans la Wehrmacht », ou encore, à la question sur l’appartenance à une organisation autre que le parti pendant la clandestinité ; « incorporé de force dans la Wehrmacht ».

De 1951 à 1956 il fut élu au comité de la section du Port du Rhin, puis il en devint secrétaire à partir de 1962. Il devint aussi, en 1957, secrétaire du groupe UJRF du Foyer des Jeunes Travailleurs. Il fut élu au bureau fédéral du parti communiste de 1957 à 1968, puis au comité fédéral de 1968 à 1970.
Il fut candidat en 16° position aux élections municipales de Strasbourg en 1953, sur la liste communiste d’Union ouvrière et démocratique et de défense des intérêts communaux dans l’indépendance nationale et la paix, qui obtint 5 sièges. Il fut aussi candidat aux cantonales de Lauterbourg en 1958.
Ayant déménagé en 1964 au centre ville, près des locaux des Dernière Nouvelles d’Alsace où il travaillait désormais comme linotypiste, il devint secrétaire de la section centre et de la cellule Langevin, majoritairement francophone. Il renonça à ses fonctions après l’arrivée massive d’étudiants et enseignants qui avaient rejoint le parti communiste à la suite des événements de mai-juin 1968.

En dehors du parti, il milita à France-URSS à partir de 1947, au mouvement des Combattants pour la Paix à partir de 1949, puis au Mouvement de la Paix.
Il fut secrétaire des Amitiés franco-polonaises de Strasbourg et élu au comité national en 1956.

Il avait épousé le 18 août 1949 Alice Tagatsch, militante communiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137474, notice BISCH Paul par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 26 juillet 2011, dernière modification le 21 janvier 2022.

Par Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Arch. Dép. Seine-Saint-Denis, 261 J 27/72. – Arch. du comité national, section Montée des cadres. – Arch. de la fédération du Bas-Rhin.

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