LE GARLANTEZEC Louis

Par Alain Prigent

Né et mort à Ploumagoar (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), 6 avril 1915-13 octobre 1984 ; instituteur ; militant de la section du SNI des Côtes-du-Nord (1956) ; maire de Plougrescant (1977-1983).

Ses parents qui eurent quatre enfants, étaient de petits cultivateurs, métayers de la ferme de Toulan bihan, au Petit Paris en Ploumagoar, aux portes de Guingamp. Son père, conseiller municipal depuis 1904, fut le premier maire radical-socialiste de la commune, élu à ce poste en 1913 jusqu’à 1925.

Louis Le Garlantézec, troisième de la fratrie, fut scolarisé à huit ans seulement, la ferme familiale étant trop éloignée de l’école communale. Parlant uniquement le breton, il apprit rapidement le français à l’école. Élève à l’école primaire supérieure de Guingamp, il fut élève-maître à l’École normale d’instituteurs de Saint-Brieuc (promotion 1932-1935). Il enseigna un an à l’école des cantons à Guingamp (1935-1936), avant d’effectuer son service militaire dans la Marine nationale, de septembre 1936 à septembre 1938. Il fut nommé ensuite dans son village natal où il côtoya Francis Page, trésorier du syndicat des instituteurs.

Rappelé sous les drapeaux en septembre 1939, il fut incorporé en tant que quartier maître sur le bâtiment de guerre L’Armorique. Avant l’arrivée des Allemands à Brest, à la suite d’une révolte de l’équipage, à laquelle participa Louis Le Garlantézec, le navire gagna le port anglais de Plymouth, le 19 juin 1940. Mais l’accueil en Angleterre ne fut pas celui attendu. Les marins furent enfermés dans un camp où ils passèrent plusieurs jours difficiles. Début juillet, L’Armorique reprit la mer vers l’Afrique du Nord, arrivant à Casablanca (Maroc) le 7 juillet puis à Karouba près de Bizerte (Tunisie) le 15 juillet 1940.

Après avoir été démobilisé, Louis Le Garlantézec fut nommé à Plougrescant (1942-1950) puis à Saint-Brieuc où il termina sa carrière comme directeur de l’école d’application Hoche (1967-1970). Il obtint, en 1945, le certificat d’aptitude à l’enseignement agricole. Il fut nommé chevalier des palmes académiques (1957), puis officier (1962), recevant par ailleurs la médaille d’argent de l’Éducation nationale (1968).

Syndicaliste du Syndicat national des instituteurs, il fut candidat sur la liste « Défense de la laïcité », en position non éligible, au conseil syndical départemental en 1956, liste conduite par Émile Thomas. Il s’occupa au début des années 1970 de la syndicalisation des retraités dans la région briochine.

Lors des élections municipales de 1947, seul élu de sa liste, il devint le premier conseiller municipal communiste de Plougrescant. En 1971, il figurait sur la liste de gauche conduite par Maurice Christ, retraité de la RATP. Lors du ballottage, au second tour, il fut le mieux élu de tous les candidats. Mais faute d’une majorité de gauche, il siégea au conseil dans l’opposition. Sensible aux problèmes de l’environnement, il intervint en mars 1976 pour s’opposer à l’implantation d’une usine de broyage des ordures ménagères à proximité de la baie de l’Enfer.

Proche du Parti communiste français, classé divers gauche par la préfecture, Monsieur Le Garlantézec, comme l’indiquait le bulletin de la section communiste L’Avenir trégorrois, conduisit en 1977 une liste d’union de la gauche au sein de laquelle figurait Jean-Claude Besret* dit Bernard, ancien prieur de l’Abbaye de Boquen (1964-1969). Élu au premier tour, disposant d’une majorité il fut élu maire de Plougrescant. Son mandat fut marqué par la gestion des conséquences de deux marées noires, celle de l’ « Amoco Cadiz » (mars 1978), puis celle du « Tanio » (avril 1980). Il devint l’un des responsables du Comité de coordination et vigilance pour les marées noires, comité qui se réunit en avril 1979 et se transforma en décembre 1979 en Syndicat mixte regroupant les différents municipalités côtières des Côtes-du-Nord et du Finistère. Il travailla dans ces structures avec Jean-Baptiste Henry*, chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique, ancien militant du PSU et élu de Plouguiel. Durant ce mandat il initia l’opération qui devait conduire au rachat du site naturel du Gouffre à Plougrescant par le tout nouveau Conservatoire du littoral.

Michel Le Saint, son premier adjoint, officier de la marine marchande, militant du PS, lui succéda en 1983.

Il fut décoré de la croix du mérite national le 4 mars 1984. Il se maria le 30 mars 1942, à Callac (Côtes-duNord) avec Jeanne Quéguiner, institutrice comme lui. Ils eurent deux enfants : un fils et une fille qui épousa Jean-Christophe Le Duigou*, secrétaire confédéral de la CGT.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137484, notice LE GARLANTEZEC Louis par Alain Prigent, version mise en ligne le 6 juillet 2011, dernière modification le 20 mai 2021.

Par Alain Prigent

SOURCES : Arch. dép. Côtes d’Armor, 1T1547, dossier professionnel versé par l’inspection académique ; 1192W21 (Élections municipales, mars 1971), 1192W25 (Élections municipales, mars 1977). – Arch. de la FSU 22 (bulletins des sections départementales du SNI et de la FEN). – L’Avenir Trégorrois, publication de la section du PCF de Tréguier (1959-1982). – Bretagne Nouvelle, hebdomadaire des fédérations du PCF de Bretagne (1968-1981). – Béatrice Goascoz, L’Abbaye de Boquen et l’esprit de Mai 1968 ; intervention au colloque organisé à Rennes en novembre 2010, L’Ouest dans les années 1968 ; actes à paraître en 2012. – Notes de François Prigent. – Renseignements fournis par les enfants de Louis Le Garlantézec en 2011.

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