BLIECK René. Pseudonyme : Pierre Forel.

Par José Gotovitch

Schaerbeek (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), 1er mai 1910 – Lübeck (Allemagne), 4 mai 1945. Avocat, poète, journaliste communiste, déporté, époux de Lucette Bouffioux.

Issu d’une famille bourgeoise de Schaerbeek, René Blieck adhère au communisme au contact des ouvriers animant le quartier populaire de Helmet. Étudiant en droit, membre des Étudiants marxistes, il assume le secrétariat du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes sous la présidence de Marcel-Henri Jaspar.

Rédacteur à La Voix du peuple en 1936, un moment correspondant du journal parisien, Ce soir, René Blieck achève ses études de droit et prête serment en octobre 1937. Il mène la campagne électorale de 1938 à la quatrième place à Schaerbeek et, en avril 1939, anime celle de Jean Borremans au Brabant wallon. Il devient, à cette occasion, député suppléant.

En 1938, René Blieck assure l’organisation de la participation belge au Congrès du Rassemblement universel pour la paix à Paris. En septembre 1939, avec le repli de l’appareil de l’Internationale communiste (IC) de Paris à Bruxelles, il occupe désormais la fonction de collaborateur direct d’Eugène Fried, délégué de l’IC auprès du Parti communiste français (PCF). Comme tel, il assure la parution de Monde, organe en français de l’IC, qui se poursuit sans encombre de septembre à décembre 1939, puis, sous le coup d’interdictions successives, paraît sous divers titres jusqu’en avril 1940.

René Blieck épouse, en 1938, Lucette Bouffioux, avocate communiste. L’appartement du couple est un lieu de réunion et d’hébergement intermittent pour les dirigeants français de passage.
Blieck assure la coordination générale du Monde et livre les chroniques sur la Belgique sous le pseudonyme de Pierre Forel. L’activité se poursuit en effet dans une semi-clandestinité.
Demeuré en Belgique en mai 1940, le couple Blieck poursuit son travail au service de « Clément », alias Eugène Fried. Un enfant naît en février 1941. Une opération bloque René Blieck quelque temps. Le couple reçoit alors l’autorisation de rentrer quelque temps à son domicile légal.

Quelques jours après, le 22 juin 1941, la Geheime Feldpolizei sonne à la porte. René Blieck est emmené au fort de Breendonk (commune de Willebroek, pr. Anvers-Antwerpen, arr. Malines-Mechelen) puis part dans le premier convoi de déportés belges. Il arrive en septembre à Neuengamme (Hambourg, Allemagne). Ayant survécu cinq ans, il périt le 4 mai 1945 en baie de Lübeck lors du bombardement des navires dans lesquels les Allemands ont entassé les prisonniers.

René Blieck laisse un recueil de poésie publié en 1938, Brumes du monde, Bruxelles, Germinal, 1938, et un volume posthume, Poèmes 1937-1944, avant-propos de Paul Éluard, Lyon, A. Henneuse, 1954.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137585, notice BLIECK René. Pseudonyme : Pierre Forel. par José Gotovitch, version mise en ligne le 15 juillet 2011, dernière modification le 26 décembre 2019.

Par José Gotovitch

SOURCES : Le Drapeau rouge, 13-14 octobre 1947 – Archives générales du Royaume, Fonds SPF Sécurité sociale, Direction générale Victimes de la guerre, Dossier prisonnier politique – Interview de Lucette Bouffioux par José Gotovitch.

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