BOURGUIGNON Louis, Joseph, Jean-Baptiste.

Par José Gotovitch

Perwez (aujourd’hui pr. Brabant flamand, arr. Nivelles), 20 octobre 1884 - Saint-Vaast (aujourd’hui commune de La Louvière, pr. Hainaut, arr. Soignies), 23 novembre 1962. Médecin, sénateur communiste de Charleroi, conseiller communal de Jumet (aujourd’hui commune de Charleroi, pr. Hainaut, arr. Charleroi).

Issu d’une famille catholique, petit fils de forgeron et fils d’instituteur, diplômé de l’Université catholique de Louvain, Louis Bourguignon s’installe à Jumet en 1910 comme médecin. Il poursuit également une activité scientifique remarquée.

L’injustice sociale que Louis Bourguignon rencontre dans sa pratique, le mène à l’adhésion au Parti communiste belge (PCB) en 1931. « J’ai cru que le PC apportait enfin avec lui, la cessation des erreurs, des carences, des injustices, des inégalités, toutes tares de la société bourgeoise », écrit-il en 1939.

Tête de liste à Charleroi, Louis Bourguignon est élu sénateur en 1936 et conseiller communal à Jumet en 1938. Au Parlement, ses interventions portent principalement sur des questions de santé publique et la protection de l’enfance. Il est en désaccord depuis plusieurs mois avec le Parti quand surviennent les élections de 1939. Déplacé en tête de liste à Mons (pr. Hainaut) cette fois, il n’est pas réélu.

Le 14 avril 1939, Louis Bourguignon démissionne avec fracas, rendant publique une lettre féroce à la direction, diffusée par Le Peuple. Il affirme s’être lourdement trompé en adhérant au PCB. Il met en cause l’URSS dont les réalisations ne compensent pas les maux qu’elles engendrent, l’influence du délégué du Komintern, au sein du parti, l’absence de démocratie, le triomphe des « primaires ».

L’évolution enclenchée conduit, la guerre venue, Louis Bourguignon à offrir ses services au deuxième bureau français et, sous l’Occupation, à s’engager dans les services de renseignements liés à la droite anticommuniste. Arrêté comme otage le 20 juin 1941, incarcéré à la citadelle de Huy (pr. Liège, arr. Huy), il y organise le service de santé. Avec ses anciens camarades, arrêtés le 22 juin 1941, ses relations sont relativement tendues. Malade, il est libéré fin 1941 et agit désormais dans les rangs de l’Armée secrète et du Service Socrate.

À la Libération, Louis Bourguignon dirige une fédération de l’AS opposée à l’officielle et devient un dirigeant très actif des groupes léopoldistes jusqu’à la fin de la Question royale. Depuis juin 1945, il est médecin du Sénat et s’est installé à Bruxelles en 1953.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137612, notice BOURGUIGNON Louis, Joseph, Jean-Baptiste. par José Gotovitch, version mise en ligne le 16 juillet 2011, dernière modification le 4 janvier 2015.

Par José Gotovitch

SOURCES : Journal personnel de Louis Bourguignon (archives familiales) - Le Peuple, La Voix du Peuple, avril 1939.

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