Par Maxime Steinberg - notice réalisée en février 1990
Pologne, 20 janvier 1918 – Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), 19 novembre 1942. Ouvrier tailleur, militant communiste juif, combattant des Brigades internationales, résistant, membre des Partisans armés.
Mordko, dit Maurice, Bresler immigre en Belgique à l’âge de douze ans. Sa famille vit à Seraing (pr. et arr. Liège), cité ouvrière liégeoise. Son père est boulanger. Lui-même sera tailleur. À Seraing, les Bresler - Maurice a aussi un frère cadet, Abraham - sont connus de la police pour leurs sympathies communistes.
Maurice Bresler est le plus engagé. Il s’est enrôlé dans les Brigades internationales pendant la guerre civile espagnole. Il y a été blessé.
Sous l’Occupation en Belgique, la police de la sécurité allemande connaît le passé des Bresler. Le 22 juin 1941, elle arrête Hil-Majer Bresler et son fils Abraham pendant la rafle des communistes. Ils font partie de la première déportation de Belgique : le convoi du 20 septembre 1941 les achemine au camp de Neuengamme (commune de Hambourg, Allemagne). Hil-Majer Bresler y meurt huit semaines après son arrivée, le 16 novembre.
Maurice Bresler, le plus recherché, échappe à l’arrestation. Il se replie à Bruxelles où la « Main d’œuvre immigrée » (MOI) du Parti communiste belge (PCB) et son organisation Solidarité juive assurent sa sécurité clandestine.
Illégal dès 1941, Maurice Bresler, ancien d’Espagne, est tout désigné pour prendre part à la formation, au printemps 1942, de la compagnie juive du Corps mobile des Partisans armés. C’est à lui aussi qu’est confié le premier attentat meurtrier de cette formation issue de la MOI : l’exécution d’un collaborateur juif le 20 juin 1942 à Saint-Gilles (Bruxelles). Et tout autant, le 25 juillet, il est, avec Wolf Weichman et Mojsesz, dit Maurice, Ronzencwajg, l’auteur de l’incendie des copies du fichier confectionné sur ordre de l’officier SS des affaires juives en vue de la déportation imminente des Juifs du pays.
Maurice Bresler est aussi la première « chute » dans la compagnie. Il ne tombe pas au cours d’une action armée. Surpris dans une souricière dressée au domicile d’un Juif arrêté comme tel, il ne se laisse pas appréhender. Les limiers de la police SS se lancent à sa suite et l’abattent au bas de la rue du Lombard, le 19 novembre 1942.
Par Maxime Steinberg - notice réalisée en février 1990
SOURCES : Archives générales du Royaume, Fonds SPF Sécurité sociale, Direction générale victimes de la guerre, Dossier prisonnier politique – STEINBERG M., L’Étoile et le fusil. La traque des Juifs 1942-1944, Bruxelles, Éditions Vie ouvrière, 1986.