PASSOTTI Gino

Par Daniel Grason

Né le 29 août 1914 à Massa-Lombarda, région d’Émilie-Romagne (Italie) ; militant communiste ; résistant ; déporté.

Gino Passotti fils de Pascal et de Giaccomina, née Tazzari, était un militant antifasciste. En 1937 alors qu’il accomplissait son service militaire en Italie, il fut condamné en avril à huit mois de prison militaire. Au cours de l’année 1938, il participa à des manifestations antifascistes, arrêté, le tribunal fasciste le condamna à deux ans de réclusion et assortis d’une année de surveillance spéciale. Gino Passotti s’évada, il arriva en France, sans passeport, le 3 novembre 1938. Le 15, un refus de séjour lui fut signifié par les autorités administratives françaises. La Ligue française des droits de l’homme et le Secours populaire de France lui accordèrent une aide matérielle, avec l’appui de ces organisations, il obtint une autorisation de résider par période avec sursis renouvelables.

Réfugié, il se mit immédiatement en relation avec l’Union Populaire Italienne (UPI), une association de travailleurs immigrés formée en mars 1937, à l’initiative du Parti communiste italien en exil. Au sein de cette organisation, il fit la connaissance d’Antonio Tonussi, un ex-Brigadiste en Espagne républicaine. Il habita Forges-les-Bains (Seine-et-Oise, Essonne), puis au 14 ter, rue Guénot dans un hôtel du XIe arr., à Paris (Seine).

Pendant la guerre, en août 1942, il participa à la reconstitution du parti communiste. En compagnie d’Antonio Tonussi, il attaqua le 3 septembre 1942, pour la seconde fois sans succès, un bureau de recrutement d’ouvriers pour aller travailler en Allemagne, au 10, rue Faidherbe, à Paris, XIe arr. (Seine). Repérés, ils furent arrêtés par la police française le 30 septembre.

Livrés aux autorités allemandes, emprisonnés, Gino Passotti et Antonio Tonussi prirent le chemin de la déportation. Le transport de cinquante-cinq détenus comprenait plusieurs membres du groupe Valmy, ainsi que Jean Laffitte, responsable des cadres du parti communiste. Tous étaient classés Nuit et Brouillard « NN », condamnés à mort. Ils partirent dans des wagons de voyageurs de la Gare de l’Est le 27 mars 1943, passèrent par Trèves (Allemagne) et arrivèrent le 29 au camp de Mauthausen (Autriche).

Gino Passotti fut affecté au Kommando de Gusen, où il travailla pour les firmes Steyr, Daimler, Puch et Messerschmitt à la fabrication des pièces de fusils et de moteurs d’avions. En 1944, pour parer aux attaques aériennes, des galeries souterraines abritent progressivement des chaînes de montage. Gusen II voit ainsi le jour pour recevoir les milliers de prisonniers nécessaires à ces travaux de creusement. Antonio Tonussi, fut libéré le 5 mai 1945. La destinée de Gino Passotti matricule 25535 resta inconnue.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137727, notice PASSOTTI Gino par Daniel Grason, version mise en ligne le 26 juillet 2011, dernière modification le 8 septembre 2019.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77W 486. – Livre-Mémorial, Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Éd. Tirésias, 2004. – Bureau Résistance (pas de dossier).

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