SCATOLA Ascensio

Par Daniel Grason

Né le 5 septembre 1909 à Scurano, province de Parme, région Émilie-Romagne (Italie) ; ouvrier maçon ; volontaire en Espagne républicaine ; antifasciste ; déporté.

Ascensio Scatola fils d’Attilio et de Annucista, née Mistrali vint en France le 29 septembre 1930, titulaire d’un passeport délivré à Parme. Il habita jusqu’en 1935, impasse des Souhaits, à Paris, XXe arr. (Seine), puis au 2, rue Mouraud, XXe arr. Il partit combattre en Espagne républicaine en 1936 et fut de retour en 1938. Il adhéra à l’Union Populaire Italienne (UPI), une association de travailleurs immigrés formée en mars 1937, organisation antifasciste de masse, créée à l’initiative du Parti communiste italien en exil. Il travailla pendant dix-huit mois, en qualité de manœuvre, à l’entreprise Pessard et Cie, Bd Beaumarchais, XIe arr.

Il fit l’objet d’un refus de séjour le 15 novembre 1939, cette mesure fut rapportée, il obtint une autorisation de séjourner en France, par voie de sursis trimestriels renouvelables. À la fin de l’année 1939, il se porta volontaire pour combattre l’armée allemande. Il fut appelé le 2 février 1940, incorporé au camp de Sathonay (Rhône), puis envoyé en Algérie où il fut affecté au 1er Régiment Étranger. Il fut démobilisé le 1er mai 1941 à Avignon (Vaucluse). De retour à Paris, il fut hébergé par son frère, qui demeurait 32, rue de Terre-Neuve, XXe arr., le temps qu’une chambre d’hôtel se libéra. Il travaillait à l’entreprise Deloffre, Bd Haussmann, VIIIe arr.

Le conseiller Karl Boemelburg, commandant SS-Sturmbannführer qui dirigeait la SIPO et la Gestapo sur le territoire français, demanda à la direction des Renseignements généraux d’établir une liste des anciens combattants en Espagne. Une liste fut établie le 19 septembre 1941 par la 3e section des Renseignements généraux. Le 24 décembre 1941, une opération d’ensemble eut lieu dans le département de la Seine. Des inspecteurs se présentèrent dès 6 heures du matin, à l’hôtel de la rue Mouraud, Ascensio Scatola était absent, ils chargèrent l’hôtelier de lui demander de se présenter dès son arrivée, au commissariat du quartier Charonne, rue des Orteaux, XXe arr. Il s’y présenta le lendemain, jour de Noël, il fut immédiatement interné à la caserne des Tourelles, XXe arr., jusqu’en mars 1942.

Il fut transféré sur l’île Anglo-Normande d’Aurigny, y arriva le 6 mars 1942. Cette année-là, vingt-huit personnes y furent déportées par mesure de répression. Il signa le 25 février 1943, un contrat de travail avec l’organisation Todt, travailla comme maçon. Les allemands manquant de main d’œuvre procédaient souvent ainsi vis-à-vis des internés. Il obtint par l’intermédiaire d’ecclésiastiques italiens, une permission de quinze jours lui fut accordée en octobre 1943 qui lui permit de se marier. Il fut libéré le 15 juillet 1944 par les troupes américaines.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137733, notice SCATOLA Ascensio par Daniel Grason, version mise en ligne le 26 juillet 2011, dernière modification le 21 septembre 2016.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo, RG77W, 160. – Livre-Mémorial, Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Éd. Tirésias, 2004.

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