FRACKOWIACZ Jan

Par Daniel Grason

Né le 20 ou 23 août 1891 à Brzoza (Pologne) ; forgeron ; volontaire en Espagne républicaine ; interné ; déporté.

Jan Frackowiacz fils de Jan et de Victoria, née Kaczmarck arriva en France en 1923, il travailla dans la région de Douai (Nord). Marié il était père de trois enfants, Victoria et Henri était nés en Pologne en 1920 et 1922, Jeanina naquit à Douai. En 1930, il demanda sa naturalisation, elle lui fut refusée par la préfecture du Nord pour des motifs non politiques. La même année, séparée de sa femme, il vint se fixer 45, rue Montcalm, à Paris XVIIIe arr. (Seine). Il travaillait en qualité de forgeron aux Ets Huchet, rue Marcadet.

Il combattit dans les Brigades internationales, fut rapatrié en 1939. Il habitait 27, rue Lambert, XVIIIe arr. Le conseiller Karl Boemelburg, commandant SS-Sturmbannführer qui dirigeait la SIPO et la Gestapo sur le territoire français, demanda à la direction des Renseignements généraux d’établir une liste des anciens combattants en Espagne. Une liste fut établie le 19 septembre 1941 par la 3e section des Renseignements généraux. Le 24 décembre 1941, une opération d’ensemble eut lieu dans le département de la Seine. Jan Frackowiacz fut arrêté par des policiers du commissariat de la Porte de Clignancourt, le 25 décembre à 0 heures 30 du matin, à son domicile. Il fut interné à la caserne des Tourelles, XXe arr.

Jan Frackowiacz n’était pas fiché comme un militant antifasciste ou communiste, mais considéré comme un individu « dangereux pour la défense nationale et pour la sécurité publique » (décret-loi du 19 novembre 1939). Il fut transféré au camp d’internement de Rouillé (Vienne) le 20 octobre 1942, à celui de Voves (Eure-et-Loir) le 22 novembre 1943, enfin en 1944 à celui de Compiègne (Oise).

Il prit la destination du camp de concentration de Neuengamme (Allemagne) le 21 mai 1944. Les deux mille quatre hommes déportés s’entassaient dans des wagons à bestiaux, ils arrivèrent le 24 mai. Les étrangers représentaient 17% de l’effectif total, les Espagnols à eux seuls 57% des étrangers, les Italiens 15 % et les Polonais 10%. Jan Frackowiacz fut affecté à un Kommando près de Salzgitter au sud de Brunswick, les trois mille prisonniers travaillaient pour les usines Hermann Göring à la production d’obus et de bombes. Travail harassant, travail mortel, 49,7% des déportés de ce convoi perdirent la vie, 10,9% disparurent, Jan Frackowiacz rentra en France à une date inconnue.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137734, notice FRACKOWIACZ Jan par Daniel Grason, version mise en ligne le 26 juillet 2011, dernière modification le 23 octobre 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo, 77W, 160. – Livre-Mémorial, Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Éd. Tirésias, 2004.

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