SOULIÉ Henri

Par Daniel Grason

Né le 5 juillet 1895 à Bordeaux (Gironde) ; peintre en bâtiment, chauffeur ; volontaire en Espagne républicaine ; militant communiste.

Henri Soulié habitait 49, rue Victor-Hugo à Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine), son père, retraité des chemins de fer était membre du parti communiste depuis 1921. Il était titulaire du CEP. Mobilisé en 1914, il combattit pendant cinq ans sur tous les fronts, dans six régiments d’infanterie automobile différents, il fut nommé caporal, sergent, adjudant. Il fit la guerre d’Orient : Grèce, Roumanie, Bulgarie, Serbie, Bessarabie, Russie. En 1919, il comparut devant un Tribunal militaire en Bulgarie pour avoir refusé de marcher contre la jeune Armée rouge. Il fut dégradé et condamné à dix ans de travaux forcés, gracié en 1922.

Il adhéra au parti communiste en 1931, à Levallois-Perret, participait aux collages d’affiches. Le 8 février 1932, il fut jugé avec Preng et un autre militant, par la 13e Chambre correctionnelle pour coups et blessures. Condamné à treize mois de prison, il effectua l’intégralité de sa peine à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne), il sortit en 1933. Il prit part aux manifestations antifascistes de 1934 et à celles du Front populaire en 1936.

Il était syndiqué à la CGT, organisé au syndicat des peintres et similaires, travailla chez Elie Thas à Courbevoie (Seine, Hauts-de-Seine), une entreprise d’une centaine de salariés, il y fut délégué. Il était membre du bureau du comité local de Levallois de la CGT, qui comptait vingt-trois mille syndiqués. Il lisait l’Humanité, La Vie Ouvrière, La Voix populaire, hebdomadaire local du parti communiste, Regards, Correspondance Internationale et les Cahiers du Bolchevisme. Il était lecteur des brochures éditées par le parti communiste, Le Manifeste de Karl Marx, La Maladie infantile du communisme de Lénine, et Fils du Peuple de Thorez. Il étudiait ce qui se passait en Russie. Adhérent à l’ARAC, il y retrouvait ses camarades de la grande guerre.

Un responsable communiste de Levallois-Perret, Isidore Mayeur lui demanda d’aller combattre en Espagne. Henri Soulié se présenta au centre de recrutement de la rue Mathurin-Moreau, à Paris XIXe arr. Il passa par Perpignan (Pyrénées-Orientales) et Figueras, arriva en Espagne le 25 mars 1938, il se recommanda de Maurice Honel, député de Clichy-Levallois, il fut incorporé à la XIVe Brigade internationale, 1er bataillon, 1ère compagnie. Il prit part à la bataille de l’Ebre, d’Aragon et de Gandesa, fut sept mois au front. Blessé le 25 juillet 1938 par des éclats d’obus pendant le combat, il fut hospitalisé quinze jours. Le 29 juillet, il fut nommé observateur de la compagnie.

Une lettre d’Henri Soulié adressée à Lucien Marrane, secrétaire de la section parue dans La Voix populaire : « Nous faisons le maximum d’efforts pour chasser du sol de la République espagnole les mercenaires à la solde d’Hitler et de Mussolini. […] À vous, camarades, nous vous crions : « Soyez vigilants ! » L’attaque poussée par Daladier sur les quarante heures est une trahison au programme du Front populaire. Ce que nous avons arraché en 1936, il faut que vous le conserviez ; ne pas lâcher un pouce de terrain, lutter pied à pied et prouver que le prolétariat français n’est pas décidé à ses laisser faire ».

« Bon, bonne activité politique, soldat. C’est toujours très bien comporté dans l’accomplissement de son travail. Etait très attentif à tous les sujets politiques et apportait toujours sa participation aux causeries. L’opinion courante de ses camarades à son sujet est que c’est un excellent camarade », telles étaient les appréciations que portait Lucien Bigouret, commissaire politique de la brigade sur Henri Soulié. Il fut rapatrié en novembre 1938.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137739, notice SOULIÉ Henri par Daniel Grason, version mise en ligne le 26 juillet 2011, dernière modification le 26 juillet 2011.

Par Daniel Grason

SOURCES : RGASPI 545.6.1407, BDIC mfm 880/33 ; RGASPI 545.2.37, BDIC mfm 880/46 ; RGASPI 542.2.135, BDIC mfm 880/47. Arch. Mun. Gennevilliers, La Voix populaire, 30 septembre 1938.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable