TRUPIN Fernand, André

Par Daniel Grason

Né le 10 janvier 1913 à Boulogne sur Mer (Pas-de-Calais), mort le 14 janvier 1966 à Paris (XVe arr.) ; électricien ; militant communiste ; volontaire en Espagne républicaine.

Fernand Trupin, fils d’un journalier, obtint à l’issue de l’école primaire son CEP. Il s’engagea cinq ans dans la Marine à Saint-Raphaël (Var), fut matelot de 1ère classe, breveté mécanicien d’aviation. Il vint habiter 156, Bd Valmy à Colombes (Seine, Hauts-de-Seine), travailla à l’usine Goodrich comme électricien. Cette entreprise de fabrication de pneus employait deux mille ouvriers. Il participa à la grève de 1936.

En septembre 1937 une grève débutait chez Simca à Nanterre, la direction voulait licencier quarante-neuf ouvriers et trois délégués. Le conflit dura vingt-cinq jours, tous furent réintégrés. À l’automne, une puissante vague de grève, avec occupation, s’étendit à Goodrich, puis gagna les services publics parisiens. Des débats eurent lieux dans l’usine entre le 23 décembre et le 10 janvier 1938. Le 23 à 5 heures du matin six cents gardes mobiles investissaient l’entreprise, puis se retiraient. Le gouvernement Chautemps voulait éviter un choc frontal, il négocia avec la Fédération des produits chimiques CGT, tenue par les ex-unitaires. L’enjeu du conflit, le chronométrage des tâches. De vifs débats agitèrent les assemblées générales des travailleurs. Un vote à bulletins secrets fut révélateur d’une fracture entre la base ouvrière et les élus du Front populaire : six cents soixante-treize ouvriers votèrent pour la reprise du travail, quatre cents quatre-vingt-huit contre, il y eut huit cents abstentions. Lors de ce mouvement avec occupation, en janvier, Fernand Trupin s’adressa à deux militants Baudier et Gambier d’Argenteuil et adhéra au parti communiste.

Il arriva en Espagne le 19 mai 1938, fut incorporé dans la XIVe Brigade internationale, 2e bataillon, 2e compagnie. Il prit part à la bataille de l’Ebre. Il fut rapatrié en novembre 1938. Son retour ainsi que celui d’André Lenfant, Kassel, André Lucas, René Bilheur, Frédéric Rancez et Gabriel Reminiac fut salué dans un billet paru à la une de La Voix populaire sous le titre « L’Espagne Républicaine crée les conditions de la victoire. Salut ! aux volontaires de la Liberté ».

La rédaction de l’hebdomadaire et la section du PCF de Colombes rappelaient leurs vaillants combats, les armes à la main contre le fascisme. « Nous saluons avec émotion tous ces hommes. Nous sommes fiers des exploits qu’ils ont accomplis. Leur geste sera pour nous un exemple dont nous saurons nous inspirer en toutes circonstances ».

Il se maria à Paris (XVe arr.) le 7 juillet 1951 avec Jeanne Saintilan.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137745, notice TRUPIN Fernand, André par Daniel Grason, version mise en ligne le 18 août 2011, dernière modification le 22 septembre 2011.

Par Daniel Grason

SOURCES : RGASPI 545.6.1424, BDIC mfm 880/35. – D. Grason, R. Mouriaux, P. Pochet (coord.) Éclats du Front populaire, Syllepse, 2006. – Pierre Broué et Nicole Dorey, « Critiques de gauche et Opposition révolutionnaire au Front populaire (1936-1938) », Le Mouvement Social, n° 54, 1966. – La Voix populaire, Éd. Colombes, 17 novembre 1938. — Etat civil.

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