LE MARREC Alain, Henri

Alain, Henri Le Marrec était le fils d’Alain Le Marrec, artisan tonnelier à Morlaix et d’Eugénie Le Gall, cigarière à la manufacture des tabacs. Après le décès de sa mère alors qu’il n’avait que cinq ans Alain Le Marrec fut confié à l’orphelinat de Morlaix avec sa jeune sœur. Après ses études primaires il s’engagea dans la Marine Nationale à 16 ans. De retour à Morlaix, il travailla comme docker à Morlaix à la fin de la guerre. Il se maria le 29 septembre 1945 à Jeanne Lancien à Pommerit-le-Vicomte. Le couple eut deux enfants.
Il travailla comme ouvrier aux usines Tanvez à Guingamp pendant quelques années de 1947 à 1952. Il fut avec Louis Rémond* et Jean Prual*, un des militants de la CGT les plus en vue pendant les « grèves rouges » dans cette usine métallurgique de Guingamp. Délégué du personnel en 1948, membre du CE, il fut élu secrétaire général du syndicat CGT de l’usine en septembre 1949 après la démission et le départ de Rémond. Début janvier 1950, il dirigea avec un conflit très dur engager pour faire cesser la fabrication de grenades destinées à la guerre en Indochine. Le 6 février 1950, une grève se déclenche dans l’atelier des émailleurs. La direction, considérant qu’il y avait une rupture de contrat, licencie sur-le-champ la trentaine d’ouvriers concernés. Cette décision embrase l’entreprise qui cesse le travail par solidarité. L’inspection du travail, jugeant qu’il s’agit bien d’une cessation collective du travail, donne tort à l’entreprise. La grève, qui se poursuit certes pendant deux mois, s’achève au moment même où à Brest deux travailleurs sont tués par les forces de l’ordre et où à Saint-Brieuc un train de canons est stoppé en gare, provoquant l’arrestation d’une douzaine de dirigeants majeurs du PCF et de la CGT. Cette séquence conflictuelle rapproche des militants que tout opposait en apparence : catholiques de la CFTC et communistes de la CGT.
Alain Le Marrec siégea à la commission administrative de l’union départementale CGT des Côtes-du-Nord (1952-1963). Il quitta Tanvez en 1952. Agent de l’Education Nationale à Gingamp, il travailla ensuite à Nantes puis à Morlaix (1954-1963). Il fut ensuite muté à Lamballe puis à Lannion en 1967 où il termina sa carrière en 1981. Rapidement il reprit son militantisme syndical. Délégué du personnel, il fut élu secrétaire régional du syndicat CGT des agents de l’EN en 1966. Installé en Croas Min à Ploulec’h, il décéda quelques mois après avoir fait valoir ses droits à la retraite. Il milita au PCF au sein des cellules d’entreprise (Tanvez, lycée de Lannion)