Par Daniel Grason
Né le 22 avril 1914 à Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine), mort le 23 octobre 1973 à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) ; ouvrier spécialisé ; militant communiste ; volontaire en Espagne républicaine ; déporté.
Roger Dumont, fils d’un journalier, habitait 20, rue Jules-Guesde, à Levallois-Perret, il ne connut pas son père Albert mort au combat pendant la guerre de 1914-1918, sa mère l’éleva. Il alla à l’école primaire, il savait lire, écrire, compter mais il n’obtint pas le certificat d’études.
Il fut membre de la jeunesse communiste, de la CGTU, syndicat des métaux de la région parisienne, il travaillait chez Citroën à Levallois-Perret, y fit grève en 1933, participa aux manifestations de février 1934. Il partit au service militaire en 1935, à Sarreguemines (Moselle) pour dix-huit mois.
À son retour, il travailla chez Hispano-Suiza une usine de l’aéronautique installée à La-Garenne-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine). Il connaissait des responsables communistes, Delebarre et Maurice Honel, député de Clichy, Levallois-Perret, il adhéra au parti communiste, lisait l’Humanité, L’Avant-Garde, Regards, Russie d’aujourd’hui, La Défense, publication du Secours populaire de France (SPF), et l’hebdomadaire local publié par les sections communistes La Voix populaire. Il eut connaissance des écrits de Marx, Lénine, Staline et Engels en lisant quelques extraits de leurs écrits dans des brochures.
En janvier 1937, célibataire, Roger Dumont arriva en Espagne, fut incorporé à la XIVe Brigade internationale, 12e bataillon. Soldat, il prit part aux combats de Jarama (février), Vadelmorillo (juillet), Cuesta-de-la-Reina (octobre). En 1938, il participa à la bataille de l’Ebre à partir de juillet 1938, fut sérieusement blessé. André Marty écrivit le 3 août au secrétariat du comité central du PCF à l’attention de la section communiste de Levallois-Perret, relatant le fait qu’il était à l’hôpital mais pas en danger : « Néanmoins, il s’est plaint de n’avoir aucune lettre de votre part. Étant donné sa situation, le courage et l’énergie dont il a fait preuve, il serait excellent que vous lui écriviez ». Le 8 août le secrétariat convoquait par Lucien Marrane, le secrétaire de la section, il vint quatre jours plus tard, une copie de la lettre lui fut remise, et André Marty informé le 16 qu’engagement était pris, lettres et colis parviendraient à Roger Dumont.
Pendant la guerre, il fut arrêté, déporté le 12 mai 1944 de Compiègne (Oise) à destination du camp de concentration de Buchenwald (Allemagne). Roger Dumont, matricule 51052, rentra de déportation à une date inconnue.
Il s’était marié le 29 mai 1943 à Saint-Clément (Yonne) avec Gisèle Doisy.
Par Daniel Grason
SOURCES : RGASPI 545.6.1170, BDIC mfm 880/13. – La La Fondation pour la Mémoire de la DéportationLivre-Mémorial, Éd. Tirésias, 2004.— Etat civil.