SERGENT Jean-Victor

Par Daniel Grason

Né le 7 juin 1912 à Roubaix (Nord), mort le 23 juillet 1958 à Roubaix ; mécanographe comptable ; communiste ; volontaire en Espagne républicaine.

Jean-Victor Sergent était le fils d’un cabaretier et d’une institutrice privée. IL demeurait 12, rue Pagès à Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine), ses parents étaient morts, il conservait des relations avec un oncle ouvrier charpentier qui habitait à Roubaix. Il alla à l’école primaire, obtint le CEP, en primaire supérieure, à l’école secondaire, fut titulaire des Brevets élémentaire et supérieur, réussit la première partie du baccalauréat. En 1931, il s’engagea trois ans dans l’aviation, fut cantonné en France et en Syrie, à l’issue de son service militaire, il était caporal-chef, breveté photographe d’aviation, sergent de réserve.

Il prit des cours de comptabilité pendant un an chez Pigier et des cours de mécanographie pendant trois mois. Il débuta dans la vie professionnelle comme dactylographe courriériste, fut vendeur, représentant, travailla à la parfumerie Coty à Suresnes (mille quatre cents salariés) ; vendeur aux Grands Magasins du Printemps à Paris (six mille employés) ; enfin, à la société Burroughs à Paris (trois cents salariés). Il voyagea, vécut trois mois en Angleterre, quinze jours en Allemagne et un mois en Italie. Pour des raisons professionnelles, il connaissait plusieurs grandes villes de France : Lyon, Bordeaux, Marseille, Le Havre, Rouen…

Il jouait dans l’une des équipes de football de Suresnes. Il ne resta pas insensible aux manifestations des ligues factieuses en 1934, contre manifesta. Il adhéra en 1933 au syndicat des mécanographes ; s’intéressa au mouvement communiste sans y adhérer, lisait l’Humanité, Regards et L’Avant-Garde, qu’il diffusa occasionnellement. Il étudia quelques textes de Marx, Staline et Lénine édités en brochures.

Le 23 novembre 1936, Jean-Victor Sergent arriva en Espagne en autocar pour aider les Espagnols dans leur lutte. Il fut incorporé dans la XIVe Brigade internationale, bataillon Henri Barbusse puis André Marty. Soldat, tireur au fusil mitrailleur, il participa aux combats d’Andalousie (Villa del Rio, Montoro), nommé sergent, chef de section à la suite d’une reconnaissance dangereuse ; de ceux de Malaga (Motril) en janvier 1937 ; à la bataille de l’Ebre à partir du 25 juillet 1938 (Benisanet, Compredo, Corbera). Il fut blessé trois fois au combat : une balle dans le poumon gauche (décembre 1936), une balle dans la cuisse droite, au pied droit par des éclats de mitraille, fut cloué au lit par une bronchite en août et septembre 1937. Lors d’une hospitalisation, en 1937, il adhéra au parti communiste d’Espagne, au Secours rouge international (SRI) et à l’association des Amis de l’Union soviétique (AUS).

Il appréciait la politique du gouvernement de Juan Negrin qui représentait selon lui : « la ligne pure du Front populaire » et répondait « aux aspirations de la classe ouvrière ». Les Brigades internationales de son point de vue avaient « sauvé l’Espagne ». Cette affirmation était suivie d’une réserve : « Toutefois le choix des chefs tant militaires que politiques a parfois laissé à désirer ».

Dans sa biographie du 3 novembre 1938, il annonçait qu’il restait en Espagne, il s’était marié en janvier 1938, allait résider à Mahora dans la province d’Albacete. Jean-Victor Sergent s’était intéressé à la situation des paysans et ouvriers, parlait l’espagnol. Il mettait ses compétences professionnelles de comptable au service d’une entreprise de briqueterie en collectivité dirigé par son beau-père.
Lucien Bigouret, responsable du comité de parti de la brigade évalua son action en Espagne : « À bien travaillé du point de vue militaire, discipliné, courageux, quoique malade ayant été blessé au poumon. Il a d’après les témoignages de camarades de bonne foi, [fait] un bon travail à la commission culturelle du centre de rééducation de Mahora ». Son activité de communiste était apprécié comme : « Bonne, quoique étant nouveau venu au Parti ».
Il se maria le 26 avril 1947 à Roubaix avec Louisa Borkelmans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137897, notice SERGENT Jean-Victor par Daniel Grason, version mise en ligne le 23 août 2011, dernière modification le 1er février 2012.

Par Daniel Grason

SOURCES : RGASPI 545.6.1403, BDIC mfm 880/33.— Etat civil.

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