JOUVIN Louis, Eugène, Alphonse

Par Jean-Pierre Besse

Né le 28 décembre 1907 à Caen (Calvados), mort le 7 février 1995 à Amfreville-sous-les-Monts (Eure) ; couvreur puis ouvrier de lignes PTT ; militant communiste et syndicaliste de Seine-Inférieure (Seine-Maritime) ; résistant, déporté ; maire de Grand-Quevilly (1945-1947).

Louis Jouvin en 1947 — L’Avenir Normand, 11 octobre 1947
Louis Jouvin en 1947 — L’Avenir Normand, 11 octobre 1947

Louis Jouvin, dont le père était peintre, suivit des études primaires puis exerça le métier de couvreur. Il adhéra au Parti communiste en 1934, alors qu’il était toujours dans le Calvados, et milita à Falaise où il assura le secrétariat d’une cellule.

En 1935, il s’installa au Havre et entra aux PTT comme ouvrier des lignes aériennes. Il fut successivement membre du bureau de section du Havre puis de Rouen et suivit en 1938 une école fédérale de quinze jours.

Son engagement syndical était plus ancien puisqu’il adhéra en 1925 à la CGTU puis naturellement à la CGT. Il était membre du bureau de l’UD-CGT lors de la déclaration de guerre.

Il participa à la reconstitution clandestine du PC sur Grand-Quevilly, où il était domicilié depuis 1937, et était le responsable local lorsqu’il fut arrêté en décembre 1939. Il fut libéré en février et envoyé au front dans le nord.
De retour à Grand-Quevilly, il reprit ses activités clandestines et fut une nouvelle fois arrêté dans la nuit du 21 au 22 octobre 1941 chez lui par la police française. Dans le questionnaire biographique qu’il rédigea le 10 septembre 1947, il mit en cause Georges Déziré qui lui aurait répondu lorsqu’il l’avait averti de la surveillance dont lui Jouvin faisait l’objet que "surveiller n’est pas toujours arrêter, alors qu’il aurait dû me faire quitter le domicile pendant qu’il était encore temps"..

Incarcéré à la caserne Hatry à Rouen, il fut transféré le 28 octobre 1941 au camp de Royallieu à Compiègne et enregistré sous le matricule 2 099.
Le 6 juillet 1942, il fut déporté dans le convoi dit des 45 000 et le 8 juillet, enregistré sous le numéro 45 697. Le lendemain, tous les déportés du convoi furent conduits à pied au camp annexe de Birkenau. Le 10 juillet, ils furent envoyés au travail dans différents Kommandos.

Le 29 août 1944, Jouvin figurait parmi parmi les vingt-neuf “45000” intégrés dans un convoi disciplinaire de 807 détenus transférés au KL Sachsenhausen, dans la ville d’Oranienbourg. Début octobre 1945, il fut transféré avec d’autres détenus à Kochendorf (Kommando de Natzweiler-Struthof), dans le massif du Neckar, une ancienne mine de sel aménagée en usine souterraine pour la construction des V2. Fin mars 1945, il fut évacué dans une colonne de détenus à marche forcée jusqu’à Augsbourg, puis en train jusqu’à Dachau, où il arriva le 8 avril. Le camp fut libéré par l’armée américaine le 29 avril 1945.

Louis Jouvin fut rapatrié en France le 18 mai. Il venait d’être élu maire de Grand-Quevilly. Il conserva ce mandat jusqu’en 1947. Il était en 1947, membre du comité fédéral et vice président de l’Amicale des élus communistes de Seine-Inférieure.

Dans l’après guerre, il milita au syndicat CGT des PTT se Seine-Inférieure (Seine-Maritime). Lors du 3ème congrès du syndicat, tenu les 29 et 30 novembre 1947, il présenta le rapport de la catégorie des ouvriers des télécommunications. Réélu une dernière fois à la CE du syndicat, lors du congrès du 26 novembre 1961, au cours de ce mandat, entre novembre 1961 et mars 1963, qu’il prit sa retraite.

Le 25 novembre 1966 il reçut une médaille au titre de membre ou ancien membre de la CA de l’UD CGT de Seine Maritime ayant plus de 30 années de fidélité à la CGT, à l’occasion de son 25ème congrès.

Il milita après guerre à la FNDIRP.

Il avait épousé le 13 août 1926 à Caen Yvonne Poulain. Le couple eut deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137914, notice JOUVIN Louis, Eugène, Alphonse par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 23 août 2011, dernière modification le 6 mars 2021.

Par Jean-Pierre Besse

Louis Jouvin en 1947 — L'Avenir Normand, 11 octobre 1947
Louis Jouvin en 1947 — L’Avenir Normand, 11 octobre 1947

SOURCES : Arch. comité national du PCF.— site mémoirevive.— Note de Paul Boulland. — État civil. —Arch. du syndicat CGT des PTT de Seine-Maritime, versé aux Arch. Dép. de Seine-Maritime, cote 206 J 125. — Notes de Gilles Pichavant.

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