LANGEVIN Hélène, [née JOLIOT, Gabrielle, Hélène] Nom d’usage Langevin-Joliot Hélène.

Par Michel Pinault

Née le 19 septembre 1927 à Paris ; études d’ingénieur à l’ESPCI (64e promotion), licenciée ès sciences, thèse de doctorat d’État Paris en 1956 ; chercheur en physique nucléaire fondamentale au CNRS : stagiaire en décembre 1948, au Laboratoire de chimie nucléaire du Collège de France, chargée de recherches en 1956, maître de recherches en 1959 à l’Institut de physique nucléaire d’Orsay, directeur de recherche puis directrice de recherche émérite ; syndicaliste (SNESRS puis SNCS-FEN, militante communiste, militante au Mouvement de la paix.

Hélène Langevin est la fille d’Irène Curie et Frédéric Joliot et la petite fille de Pierre et Marie Curie. Son frère cadet, Pierre Joliot, biologiste (spécialiste de la photosynthèse), membre de l’académie des sciences fut directeur de l’IBPC, conseiller scientifique de Michel Rocard. Elle épousa civilement, en novembre 1948, Michel Langevin, petit-fils de Paul Langevin, qui avait été élève, comme elle, à l’ESPCI et avait débuté, avec elle, sa carrière de chercheur en physique nucléaire au laboratoire de Frédéric Joliot, au Collège de France. Décédé prématurément, Michel Langevin était un syndicaliste actif et membre du PCF. Ils eurent eu deux enfants, Françoise, née le 21 mai 1950, et Yves, né le 25 juillet 1951, astrophysicien, directeur de recherche au CNRS, président de la conférence des présidents de sections du CNRS, un des animateurs du mouvement Sauvons de recherche.

Hélène Langevin adhéra à l’UJRF en 1946 et elle fut membre du PCF depuis 1947. Elle avait secrétaire de la cellule Joliot-Curie de la faculté des sciences d’Orsay (début des années 1970), membre du comité de section de la faculté d’Orsay, environ de 1967 à 1975. Elle fut élue conseillère municipale d’Antony (92), de 1977 à 1983. Elle fut chargée de prononcer un discours lors du meeting de présentation de la candidature de Jacques Duclos à l’élection présidentielle de 1969.

Membre du SNESRS-CGT à partir de 1949 puis du SNCS-FEN dès 1957. Elle fut un des artisans de la naissance du SNCS lors de la scission du SNESRS qui vit la séparation des syndicalistes chercheurs et des universitaires, en 1956 et 1957. Elle fut membre de la première CA du nouveau syndicat, en 1957, puis en 1958, et membre du bureau national du syndicat, secrétaire générale adjointe en 1957-1958. Membre élue du collège B puis A du comité national du CNRS, de 1961 à 1969 et de nouveau de 1980 à 1986. Présidente de la section de physique nucléaire et membre du conseil scientifique du CNRS en 1984-1986.

Militante active au Mouvement de la paix depuis 1949, membre du bureau national depuis 1959 mais avec une participation effective quasi interrompue depuis les années 1990 à part des interventions ponctuelles. Présidente de l’Union rationaliste depuis 2004. Membre d’associations et comités divers en particulier dans le domaine de la diffusion de la culture scientifique, de défense de la laïcité et des droits des femmes. Hélène Langevin mena aussi une activité intense de promotion de l’œuvre et de la mémoire de ses parents et grands-parents (archives Curie et Joliot-Curie et musée Curie, association Curie et Joliot-Curie).

Elle fut membre du conseil scientifique de l’office parlementaire pour les choix scientifiques et techniques de 1985 à 1992.
Officier dans l’ordre de la Légion d’honneur (2000), elle fut élevée au grade de commandeur (2011).

Ne pas confondre avec Hélène Solomon-Langevin, fille de Paul Langevin et épouse de Jacques Solomon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138065, notice LANGEVIN Hélène, [née JOLIOT, Gabrielle, Hélène] Nom d'usage Langevin-Joliot Hélène. par Michel Pinault, version mise en ligne le 2 septembre 2011, dernière modification le 3 septembre 2011.

Par Michel Pinault

ŒUVRE : publications scientifiques, ouvrages liés la vie et à l’œuvre de Marie et Pierre Curie et à celle d’Irène et de Frédéric Joliot-Curie, nombreuses préfaces d’ouvrages d’histoire de la radioactivité et de la physique nucléaire.

SOURCES : Fiche de renseignements biographiques (2002), entretiens avec Michel Pinault à plusieurs reprises entre 1990 et 1999). — Articles et interviews dans la presse.

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