JOLY Yves, Jean, Michel

Son père était dit "propriétaire" sur l’acte de naissance. D’origine modeste - sa mère, secrétaire, élève seule ses trois enfants - Yves Joly exerça très tôt divers petits métiers pour assurer sa subsistance. Il possèdait déjà une bonne expérience du théâtre amateur lorsqu’il rencontra, à Metz, Olivier Hussenot, un artisan de la décentralisation théâtrale. Grâce à lui, Y. Joly découvrit les Comédiens-routiers (groupe issu du scoutisme) et, de 1935 à 1939, il acquit au sein de l’équipe une connaissance approfondie des techniques du théâtre.

La guerre interrompit l’essor d’une troupe appréciée pour sa qualité, sa fraîcheur et son invention. Seul de la compagnie, Y. Joly rejoindra Léon Chancerel*, le "Patron" des Comédiens-routiers, qui tenta de reformer en zone libre son Centre dramatique. Y. Joly fut pendant deux ans son assistant à la direction du Théâtre universitaire de Toulouse et anima à ses côtés, en août 1941, un camp d’initiation à l’art dramatique et aux marionnettes destiné aux instructeurs des services sociaux de l’Indre. À partir de 1942, avec G. Croses, il dirigea des stages de marionnettes à Périgueux, dans le cadre de la délégation locale à la Jeunesse et fonde un groupe de marionnettistes, Le Théâtre du Berger, qui sillonnait le centre de la France.

À la Libération, comme plusieurs de ses compagnons Comédiens-routiers, il fut nommé Instructeur spécialisé d’art dramatique et reforma une troupe (avec D. Gimet, G. Tournaire et sa femme Hélène) qui obtint en 1948 le premier prix de marionnettes au concours des Jeunes compagnies. Dès ce moment Les Marionnettes Y. Joly se produisirent dans les music-halls et les cabarets avec un succès grandissant. Elles furent proposées sur le catalogue des manifestations nationales de Travail et culture. Bientôt sollicité pour de nombreuses tournées en France et dans le monde entier, Y. Joly continua à animer des cours et des stages de marionnettes jusqu’en 1955, date à laquelle il cessa de travailler pour l’éducation populaire.

Marié à Loché (Saône-et-Loire) mai 1937 avec Hélène Charbonnier, il se remaria à Paris XIIIe arr. en septembre 1981 avec Hélène Eduwaere