ALLARD Adolphe Alphonse. [Belgique]

Par Jean Puissant

Lasne (aujourd’hui pr. Brabant wallon, arr. Nivelles), 5 novembre 1857 – Braine-l’Alleud (aujourd’hui pr. Brabant wallon, arr. Nivelles), 24 septembre 1923. Instituteur, organisateur du mouvement socialiste syndical et politique dans le Brabant wallon, conseiller communal à Braine-l’Alleud, député de l’arrondissement de Nivelles de 1900 à 1923.

Issu d’une famille de commerçants libéraux – son père est grossiste en graines –, Adolphe Allard poursuit ses études à l’École normale de Nivelles en 1877. Instituteur dans l’enseignement officiel, il rencontre, en raison de ses idées radicales, des difficultés sous les gouvernements catholiques.

Adolphe Allard devient socialiste à la fréquentation d’Hector Denis qui séjourne régulièrement à la ferme de la Papelotte tenue par sa belle-famille. Émile Vandervelde* dit de lui : « J’ai bien connu Allard dès le temps où, se détachant de la démocratie libérale, il était venu au socialisme non par instinct de classe, non par ressentiment des injustices subies, mais simplement parce que le socialisme lui apparaissait comme l’expression doctrinale la plus haute de la justice et de la bonté ».

Adolphe Allard participe en 1887 à la création de la Ligue ouvrière de Braine-l’Alleud. En 1894, il est candidat du Parti ouvrier belge (POB) aux élections législatives. Le report des voix obtenues par les candidats socialistes permet l’élection de représentants libéraux dans un arrondissement dominé alors par le parti catholique. En 1895, il est élu conseiller communal à Braine-l’Alleud.

Militant actif dans l’arrondissement de Nivelles, Adolphe Allard prend part à de nombreux meetings. En 1900, il est le premier député socialiste élu dans le Brabant wallon. Il siège au Parlement jusqu’à sa mort. Ses interventions concernent surtout l’enseignement, la défense de l’école officielle, le statut et la liberté de l’instituteur, l’enfance défavorisée et estropiée, la situation sociale des ouvriers du bâtiment, les intérêts de sa région.

Adolphe Allard joue un rôle important dans la création du Syndicat des maçons et paveurs du Brabant, à une époque où il n’est pas simple d’associer des ouvriers nombreux peut-être mais qui travaillent sur des chantiers dispersés dans la région et surtout à Bruxelles. Il est à l’origine de la création de syndicats locaux à Braine-l’Alleud, Waterloo, Lillois, Plancenoit, Ohain, Maransart, Ittre, Wauthier-Braine (pr. Brabant wallon). Il consacre deux brochures de propagande sous forme de catéchismes à cette catégorie d’ouvriers. Et en 1907, il peut annoncer dans Le Peuple que le syndicat a dépassé les 2.500 membres.

Adolphe Allard s’est également occupé de coopération. En 1900, il est secrétaire de La Persévérance de Nivelles. En 1913, il est, avec Charles Gheude*, le cofondateur de Jean Prolo qui deviendra l’organe attitré des socialistes brabançons.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138096, notice ALLARD Adolphe Alphonse. [Belgique] par Jean Puissant, version mise en ligne le 5 septembre 2011, dernière modification le 23 novembre 2023.

Par Jean Puissant

ŒUVRE : Désarmement, Bruxelles, 1899 – Le juif errant, Gand, 1904 – Le catéchisme des maçons, Gand, 1904 – Le catéchisme des ouvriers du bâtiment, Gand, 1909.

SOURCES : Notice réalisée par Raoul Thilman, section Journalisme de l’Université libre de Bruxelles, s.d. – 100 ans de socialisme en Brabant wallon 1885-1985, Nivelles, 1985, p. 10, 13 – ABS R., « Allard Alphonse », dans Biographie nationale, supplément, XIII-col. 6-9.

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