ALLARD Léon, Florimond, Georges.

Par Jean Puissant

Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), 14 décembre 1855 − Bruxelles, janvier 1908. Ouvrier menuisier et cabaretier, membre de l’Association des ouvriers menuisiers de Bruxelles, de la Ligue ouvrière de Bruxelles, dirigeant du Parti ouvrier belge, fils de Florimond Allard.

Fils de Florimond Allard, Léon Allard est l’époux de Félicie De Camps et père de deux enfants nés en 1876-1877. En 1885-1886, il est secrétaire de l’Association des ouvriers menuisiers de Bruxelles qui compte 600 membres. Il témoigne en qualité de délégué de l’association lors de l’enquête de la Commission du travail de 1886. Il y relate l’importante grève de 1872 à laquelle il semble avoir assisté. Il y défend l’idée de la personnification civile des syndicats, la demande d’un conseil de prud’hommes, le minimum de salaire, l’assurance contre les accidents de travail ainsi que le suffrage universel.

En 1886, Léon Allard est membre du Cercle de propagande socialiste, du Comité de la Ligue ouvrière de Bruxelles et du Comité de la Fédération des ligues ouvrières et des sociétés démocratiques où il représente l’Association des menuisiers. Il est également membre du Conseil général du Parti ouvrier belge (POB) en 1886.

Lors du Congrès du POB du 15 août 1887 à Mons, Léon Allard défend, avec Georges Defaux*, Georges Maes et Marchal, une motion opposée à celle présentée par le Conseil général du parti. Elle stipule que « seule la grève générale, ayant pour but la révolution, pouvait amener une transformation sociale et qu’en conséquence, il y avait lieu de faire de la propagande en ce sens ». Cette motion obtient 34 voix contre 59 à celle du Conseil général - et 24 abstentions - alors que les partisans d’Alfred Defuisseaux*, favorables à une grève générale immédiate, ont déjà quitté la salle de séance. Cela témoigne bien de la difficulté pour le Conseil général d’imposer sa ligne modérée au sein du parti. Allard est réélu membre du Conseil général.

Un Allard est également membre du Conseil d’administration de La Sociale, une coopérative dissidente de la Maison du peuple en 1887.

Lors de l’enquête menée par Émile Vandervelde* en 1889-1890, Léon Allard n’est plus secrétaire de l’association syndicale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138098, notice ALLARD Léon, Florimond, Georges. par Jean Puissant, version mise en ligne le 5 septembre 2011, dernière modification le 7 avril 2021.

Par Jean Puissant

SOURCES : Archives de la ville de Bruxelles, Registres de la population − BERTRAND L., Histoire de la démocratie et du socialisme en Belgique depuis 1830, t. 2, Bruxelles, 1907 − Témoignage de Léon Allard à la séance de la Commission du travail, Bruxelles, 30 juillet 1886, dans Commission du travail instituée par Arrêté royal du 15 avril 1886. Procès-verbaux des séances d’enquête concernant le travail industriel, Section B, vol. II, Bruxelles, 1887, p. 21 − Le Peuple, 24 janvier 1908.

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