Par Jean Puissant
Membre de la société Les Prévoyantes, déléguée à l’Association internationale des travailleurs.
Léonie Andres, épouse Devarrewaere*, est déléguée de la société Les Prévoyantes de Montignies-sur-Sambre (aujourd’hui commune de Charleroi, pr. Hainaut, arr. Charleroi) au Congrès belge de l’Association internationale des travailleurs (AIT) qui se tient à Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale) les 5 et 6 juin 1870.
Léonie Andres y prend la parole pour signaler que les adhérentes de la société assistent régulièrement aux meetings de l’AIT dans le bassin de Charleroi mais surtout pour demander à l’AIT de protester contre le travail des femmes et des filles dans les houillères, inutile pour élever leur famille et tout à fait contraire et nuisible à leur sexe, aux bonnes mœurs, à l’hygiène publique, les rendant incapables de procréer normalement.
Selon Les Prévoyantes, si les femmes ne travaillent plus, les houillères devraient engager plus d’hommes et, pour le même travail, payer un salaire plus élevé. Les femmes pourraient alors aller à l’école, tiendraient mieux leur maison, prépareraient une meilleure nourriture, élèveraient mieux leurs enfants, elles pourraient apprendre des métiers conformes à leur constitution, comme lingère, couturière et blanchisseuse, etc.
Les Prévoyantes de Montignies réclament également la suppression de la conscription.
C’est la première intervention d’une femme à un congrès de l’AIT belge.
Par Jean Puissant
SOURCE : OUKHOW C., Documents relatifs à l’histoire de la Première Internationale en Wallonie, Louvain-Paris, 1967 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, 47).