AUQUIER Émile, dit Virgile.

Par Jean Puissant

Frameries (pr. Hainaut, arr. Mons), (1857) – Quaregnon (pr. Hainaut, arr. Mons), 19 janvier 1908. Ouvrier mineur, cabaretier, boutiquier, militant du Parti ouvrier belge, du Parti socialiste républicain, puis de la Ligue socialiste révolutionnaire, conseiller communal socialiste de Frameries.

« 1 m 65 assez fort, front découvert, barbe et moustache », Virgile Auquier est un des principaux militants framisous du Parti ouvrier belge (POB) et du Parti socialiste républicain (PSR). Il est président de l’Union ouvrière de Frameries en 1887, membre du Comité fédéral du Borinage (pr. Hainaut) en 1887, trésorier en 1888, conseiller aux prud’hommes à Frameries.

Virgile Auquier est un des cinq inculpés borains du « Grand complot » en 1889. Il est administrateur et rédacteur de l’hebdomadaire régional, La Bataille (1889-1891). Il représente le PSR à la réunion qui prépare la fusion de ce parti au POB, le 6 octobre 1889.

Élu conseiller communal en 1890, Auquier est exclu du POB l’année suivante pour n’avoir pas suivi la décision du parti dans un problème de nomination.

En 1902, redevenu mineur, porion en fait, Virgile Auquier dirige une petite coopérative dissidente et adhère au Parti socialiste révolutionnaire d’Henri Roger qui a critiqué l’attitude irrésolue du POB lors de la grève générale du 1902. Désiré Maroille l’accuse alors d’avoir été l’introducteur de l’indicateur, Léonard Pourbaix*, dans la région ce qui est inexact, Auquier n’ayant jamais eu qu’une activité locale.

Dans un tract de septembre 1902 de la Fédération socialiste révolutionnaire du Borinage qu’il signe comme secrétaire, Virgile Auquier note : « nous sommes loin de la période superbe où le socialisme avait une foi, un idéal, loin de l’époque où sans mandataires, sans députés, sans sénateurs, sans conseillers communaux ou provinciaux, la foule ouvrière se ruait énergiquement et en bloc à la conquête de ses droits contre l’oligarchie censitaire ». Cette scission devient vite une péripétie locale et Auquier semble abandonner la politique.

Virgile Auquier est tué avec neuf compagnons de travail dans un coup de grisou au puits « Sans calotte » du Couchant de Flénu. Père de quatre enfants, protestant pratiquant, il est enterré au temple. L’Avenir du Borinage, « oubliant les oppositions passées », s’incline devant la victime de « la mine marâtre ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138133, notice AUQUIER Émile, dit Virgile. par Jean Puissant, version mise en ligne le 5 septembre 2011, dernière modification le 25 mars 2020.

Par Jean Puissant

SOURCES : PUISSANT J., L’évolution du mouvement ouvrier socialiste dans le Borinage, Gembloux, 1993 – Le portrait d’Émile Auquier figure sur l’affiche souvenir de la manifestation d’août 1890 dite du serment de Saint-Gilles.

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