AUVENNE Dominique.

Par Jean Puissant

Né à Ormeignies (aujourd’hui commune d’Ath, pr. Hainaut, arr. Ath) vers 1812. Ouvrier tailleur à Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), républicain, membre de l’Association démocratique, fondateur de coopérative.

Marié, Dominique Auvenne vit à Paris vers 1840. Membre de l’Association démocratique à sa création en 1847, il propose, dans un meeting en février 1848, d’appuyer publiquement le député Adelson Castiau* qui a prononcé un discours favorable à la révolution de Paris.

Auvenne est arrêté à Gand (Gent, pr. Flandre orientale, arr. Gand) le 31 mars 1848 alors qu’il est en compagnie de V. Mathieu, connu à Paris, de Félix Balliu, et des frères Dupré. Inculpé dans le deuxième procès de « Risquons-Tout » après l’invasion manquée de la Belgique tentée en 1848 par quelques républicains, il est acquitté le 30 août 1848.

Vice-président de l’Union fraternelle, Dominique Auvenne est un des organisateurs du banquet démocratique et républicain du 28 janvier 1849 à Bruxelles. Il est également cofondateur de la coopérative de production, l’Association fraternelle des ouvriers tailleurs, dirigée par Nicolas Coulon* (16 avril 1849).

Dominique Auvenne quitte ensuite la Belgique pour la France où il est un des organisateurs d’une sorte de phalanstère mi-agricole, mi-industriel à Chenoie (Condé, Département Seine-et-Oise).
Le 20 décembre 1849, il écrit, à ce propos, à Coulon : « Nous avons ici environ une lieue carrée de terres appartenant à deux propriétaires phalanstériens qui ont déjà fait plusieurs essais d’associations qui n’ont pas réussi, faute de travailleurs consciencieux. Je suis heureux de te dire que je suis ici avec des camarades qui ont du cœur à l’ouvrage. Souvent nous nous levons avant le jour et nous nous rendons aux champs, travailler chacun dans notre métier. La cordonnerie est en pleine activité. Je commence à avoir trop de besogne pour ma femme et pour moi et j’espère bientôt pouvoir m’adjoindre un ou deux autres ouvriers tailleurs. Il y a encore près de nous, deux autres établissements et nous espérons fusionner bientôt. L’un est le phalanstère bâti depuis longtemps ; il y a une ferme en pleine culture et des bâtiments immenses avec des ateliers pour toutes professions. L’autre est la colonie. Son bâtiment peut loger à l’aise une soixantaine de familles. Il fut bâti, il y a deux ans, par des socialistes qui y ont dépensé une cinquantaine de mille francs ... ».

Dominique Auvenne aurait émigré aux États-Unis.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138142, notice AUVENNE Dominique. par Jean Puissant, version mise en ligne le 5 septembre 2011, dernière modification le 25 octobre 2020.

Par Jean Puissant

SOURCES : WOUTERS H., Documenten betreffende de geschiedenis der arbeidersbeweging (1831-53), delen I-II, Leuven-Paris, 1963 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, 27) – BERTRAND L., Histoire de la démocratie et du socialisme en Belgique depuis 1830, t. 2, Bruxelles, 1907, p. 378, (207-212) – Biographies nouvelles, Maîtron, 44, Paris, 1997.

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