JULIEN Pierre, René

Fils de cultivateurs, Pierre Julien décrivait en 1944 son père comme « un vieux républicain, militant entre 1904 et 1914 ». L’un de ses frères fut sous-lieutenant FTP. Titulaire du certificat d’études primaires, Pierre Julien travailla avec ses parents puis comme maçon et comme employé de commerce avant de devenir cheminot. Il avait effectué son service militaire en Rhénanie de 1922 à 1924. Travaillant à Arcachon (Gironde), Pierre Julien y adhéra à la CGTU en 1932. Il fut collecteur pour le syndicat de 1933 à 1939 et délégué suppléant de 1936 à 1939. Il milita également au Parti communiste à partir de 1936. Mobilisé comme deuxième classe dans l’infanterie en 1939, affecté spécial à la SNCF, Pierre Julien resta en contact avec les militants d’Arcachon, en particulier Harmant, responsable des cheminots pour l’organisation communiste et la CGT clandestines. Il prit ainsi part aux activités locales de propagande dès 1940. En septembre 1941, il subit une perquisition à son domicile et plusieurs interrogatoires, à Arcachon puis à Bordeaux (Gironde), sans conséquences. Affecté à Mont-de-Marsan (Landes) en 1943, il y resta isolé mais prit part aux sabotages des transports ferroviaires lors de la Libération.

Après la guerre, Pierre Julien fut secrétaire adjoint de la section communiste de Mont-de-Marsan puis devint secrétaire du syndicat des cheminots. En 1950, il était membre du bureau de l’UD-CGT des Landes comme trésorier. Jean Lespiau*, secrétaire de la fédération PCF, le considérait alors comme « le meilleur militant landais travaillant parmi les cheminots », jugement qu’il confirma à la fin de l’année 1953 en insistant sur « dévouement absolu de ce camarade dans la grève des cheminots de Mont-de-Marsan. »

En 1950, Pierre Julien était marié à Marie Gasqueton, sans profession, et père d’une fille de dix-neuf ans qui adhérait à l’UFF.