TINKELMAN Salomon [alias KARA Pierre. Pseudonyme Timov]

Par Daniel Grason

Né le 10 mai 1898 à Destna (Roumanie), mort à Auschwitz en février 1943 ; écrivain ; militant communiste ; résistant.

Salomon Tinkelman
Salomon Tinkelman

Salomon Tinkelman, fils d’une famille pauvre, poursuivit des études tout en militant au parti communiste de Roumanie, il travailla comme journaliste dans la presse de gauche. En 1924 le parti communiste fut interdit, arrêté, il s’évada avant d’avoir été jugé. Membre du comité central depuis 1928, il se réfugia en Tchécoslovaquie, en Autriche, en Allemagne. En France en 1939, arrêté en 1940, il connut le camp d’internement du Vernet (Ariège), s’en évada en 1942. De retour à Paris, il prit contact avec le parti communiste.

Il demeurait 2, rue de la Cour-des-Noues à Paris XXe arrondissement dans le quartier du Père-Lachaise. Le 9 décembre 1942, des inspecteurs de la brigade spéciale n° 2 arrêtaient Julie Deutsch, dans son sac à main à double fond, ils découvraient plusieurs cartes d’identités dont l’une au nom de Pierre Kara, ainsi qu’une liste avec les heures de rendez-vous et les noms des bénéficiaires. Selon les sources, trois inspecteurs arrêtèrent Salomon Tinkelman alors qu’il venait récupérer ses faux-papiers dans la maison du docteur Léon Greif ou à son domicile. Il fut torturé dans les locaux des brigades spéciales, puis livré aux allemands, incarcéré, puis dirigé sur le camp de Drancy réservé aux juifs (Seine, Seine-Saint-Denis).

Selon les archives de la police, Salomon Tinkelman aurait fait l’objet d’une circulaire de Vichy du 23 juillet 1943 pour évasion d’un camp d’internement, cette note concernait-elle l’évasion du Vernet ? Il fut déporté par le transport n° 47 au départ de Drancy le 11 février 1943. Le convoi de neuf cents quatre-vingt- dix-huit hommes et femmes furent transportés vers Auschwitz dans des wagons à bestiaux, huit cent deux dont Salomon Tinkelman furent gazés à l’arrivée. Lors de la libération du camp le 27 janvier 1945 par l’Armée Rouge, du convoi n° 47, il ne restait que dix survivants (neuf hommes et une femme). Le docteur Léon Greif subit le même sort en février 1944. Leurs noms furent gravés sur le mur des noms, rue Geoffroy-l’Asnier, IVe arr. à Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138172, notice TINKELMAN Salomon [alias KARA Pierre. Pseudonyme Timov] par Daniel Grason, version mise en ligne le 12 septembre 2011, dernière modification le 8 septembre 2019.

Par Daniel Grason

Salomon Tinkelman
Salomon Tinkelman

SOURCES : Arch. PPo. PCF carton 13, KB 64, KB 69. – Stéphane Courtois, Denis Peschanski, Adam Rayski, Le sang de l’étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance, Fayard, 1989. – Boris Holban, Testament. Après 45 ans de silence, le chef militaire des FTP-MOI de Paris parle…, Calmann-Lévy, 1989. – Livre-Mémorial, FMD, Ed. Tirésias, 2004. – Bureau Résistance (pas de dossier). – Site internet CDJC.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 189 cliché du 10 décembre 1942.

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