LACAZE Jean, Raymond [LACAZE-ESLOUS Jean]

Par Paul Boulland

Né le 30 juin 1913 à Lespielles (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), mort le 8 décembre 1955 à Paris (XIVe arr.) ; tourneur ; militant communiste et syndicaliste CGT ; secrétaire du syndicat CGT de l’usine Renault de Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine) (1950-1956) ; membre du bureau de la fédération PCF de Seine-Ouest (1953-1955).

Archives familiales, cliché transmis par Jean-Louis Lacaze-Eslous

Jean Lacaze était le fils d’un propriétaire-viticulteur.

Membre du Parti communiste depuis 1931, il fut élu secrétaire général adjoint du syndicat CGT de l’usine Renault-Billancourt lors de son deuxième congrès, en novembre 1950, aux côtés de Roger Linet (secrétaire général) et de Marius Apostolo. Il fut également membre du bureau de la section communiste de l’usine. Au cours de l’année 1952, la direction du syndicat fut confrontée à l’échec de plusieurs mobilisations politiques. Sur les instructions de Maurice Armanet, secrétaire de la section communiste de Renault et membre du comité central, Jean Lacaze fut le premier à diffuser le mot d’ordre de grève, en réaction à l’interdiction du rassemblement commémorant le 12 février 1934. Minoritaire et néanmoins très dure, la grève entraîna une importante vague de licenciements et en mai 1952, la CGT enregistra un recul de 5 % de ses voix aux élections des délégués du personnel. Peu après, les mobilisations contre la venue du général Ridgway puis la grève du 4 juin contre l’arrestation de Jacques Duclos furent tout aussi minoritaires. Dans les mois suivants, Roger Linet fut contraint à une série d’autocritiques sévères sur l’activité du syndicat et de la section communiste de Renault. Selon le témoignage de ce dernier, la direction du PCF envisageait peut-être de le remplacer par Jean Lacaze, fréquemment sollicité par les responsables de la fédération et du comité central. Cependant, l’équipe dirigeante du syndicat Renault fut maintenue.

En 1955, très affecté par la mort de sa femme, survenue dans le contexte difficile des années 1952-1953, Jean Lacaze sombra dans la dépression. Il bénéficia de l’aide du Parti communiste qui l’envoya plusieurs semaines en URSS, sur les bords de la Mer Noire, en compagnie d’Étienne Fajon. Après une brève rémission, il dut être hospitalisé et il se donna finalement la mort. Pour couper court aux insinuations de la presse, Roger Linet rendit publique la lettre d’adieux qu’il lui avait adressée.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138197, notice LACAZE Jean, Raymond [LACAZE-ESLOUS Jean] par Paul Boulland, version mise en ligne le 8 septembre 2011, dernière modification le 19 mai 2020.

Par Paul Boulland

Archives familiales, cliché transmis par Jean-Louis Lacaze-Eslous
Archives familiales, cliché transmis par Jean-Louis Lacaze-Eslous

SOURCES : Arch. du comité national du PCF — Roger Linet, Renault, 1947-1958. Les années chaudes de la guerre froide, VO Éditions-Le temps des cerises, Paris, 1997. — État civil. — Reinseignements fournis pas son fils, Jean-Louis Lacaze-Eslous, avril 2020.

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