LARIVEN Yves, François. Pseudonyme dans la Résistance : Richard Landre

Par Jean-Pierre Besse, Jean-Marie Guillon

Né le 25 janvier 1920 à Cherbourg (Manche), fusillé le 20 mai 1944 à Marseille (Bouches-du-Rhône) à la prison de Chave ; marin de commerce ; membre des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Élève officier de la marine marchande, célibataire, domicilié à Plouha (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), Yves Lariven fut adopté par la Nation en 1932.
Dans la clandestinité, il résida d’abord à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), puis à Marseille.
Dans cette ville, sous le pseudonyme de Richard Landre, il rejoignit membre du détachement spécial des FTP dont Alphonse Dumay était le chef et qui fut homologué comme 7e compagnie FTPF de Provence. En tant que responsable technique, il en était l’un des bras droits. Dans ce cadre, il effectua de nombreuses actions contre l’occupant, participant aux premiers coups de mains dans Marseille et dans sa région : transports d’armes et armement des FTP ; protection des postes de radios clandestins de la mission Monk du SOE (Special Operations Executive) ; attaque de convois allemands ; attentats et sabotages. Il fut en particulier le responsable de la destruction de quatorze locomotives à Pertuis (Vaucluse) dans la nuit du 14 au 15 mars 1944. Il fut arrêté lors d’une « récupération » de tickets de ravitaillement à Marseille le 28 avril 1944. Cette action menée par cinq hommes armés et masqués eut lieu vers 18 heures 30 au bureau du ravitaillement du 20e secteur, rue Sainte-Cécile. L’alerte fut donnée par les gardiens de la paix que le groupe avait désarmés. Poursuivis sur le boulevard d’Alès, deux de ses membres échangèrent des coups de feu avec les gardiens, blessant mortellement l’un d’eux et grièvement deux autres. Un passant et un enfant de 18 mois furent également blessés. Le groupe parvint à s’échapper, mais Yves Lariven fut découvert blessé de quatre balles dans un entrepôt de bois, rue Madon. Il fut opéré de la rate en urgence à l’hôpital de La Conception par le professeur Henri Dalmas. L’intendant de police le déféra devant la cour martiale de la Milice le 20 mai en dépit de l’intervention du professeur Dalmas. Condamné à mort, il fut fusillé le soir même par un peloton du GMR (Groupe mobile de réserve) « Camargue » à la prison Chave de Marseille. Il serait mort en chantant La Marseillaise. Les documents découverts chez lui entrainèrent l’arrestation de neuf de ses camarades.
C’est peut-être à la suite de cette affaire qu’Alphonse Dumay transféra son détachement dans le Luberon, non loin de Lourmarin (Vaucluse). Il donna à ce camp – le maquis de la Roche d’Espeil - le nom d’Yves Lariven. Le groupe FTPF du Nord-Vaucluse (Bollène) prit également son nom.
Il fut homologué lieutenant des Forces françaises de l’Intérieur (FFI) en avril 1947. Son nom a été donné à une rue de Marseille et une plaque commémorative a été apposée à Plouha sur la maison où il a vécu.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138245, notice LARIVEN Yves, François. Pseudonyme dans la Résistance : Richard Landre par Jean-Pierre Besse, Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 10 septembre 2011, dernière modification le 10 novembre 2020.

Par Jean-Pierre Besse, Jean-Marie Guillon

SOURCES : DAVCC, Caen. – SGA-DIMI, Bureau Résistance, 16 P 338933. – Arch. dép. Bouches-du-Rhône, 2663 W 2. – Adrien Blès, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Marseille, Éd. Jeanne Laffitte, rééd. 2001. — Témoignage André Claverie.

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