SETTY Abraham

Par Daniel Grason

Né le 15 juillet 1905 à Bagdad (Irak) ; commerçant ; antifasciste ; volontaire en Espagne républicaine.

Abraham Setty fils d’Abraham et de Chana, née Massouna vécut à Montevideo (Argentine), commerçant, il travailla à des travaux de chimie se rapportant à la parfumerie. Il arriva à Bordeaux (Gironde) en provenance de ce pays en 1937, partit en Espagne combattre dans les Brigades internationales, il fut recensé en 1938 lors de son retour. Au cours des années 1938 et 1939, deux mille sept cents quinze miliciens de diverses nationalités furent ainsi fichés. Beaucoup d’entre eux quittèrent la France et furent rapatriés par le consulat de leur pays.

Célibataire, Abraham Setty habita 24, rue d’Enghien, à Paris IXe arr., puis dans une chambre 7, rue des Trois-Frères, XVIIIe arr. Il obtint de résider en France par voie de sursis trimestriels renouvelables, le 7 juillet 1941 un permis de séjour d’un an lui fut délivré. Juif il respecta les prescriptions du statut des juifs du 3 octobre 1940 et du 2 juin 1941 que promulgua le gouvernement de Vichy. L’article 4, indiquait : « Les juifs ne peuvent exercer une profession commerciale, industrielle ou artisanale, ou une profession libre ». Il ne pouvait donc pas travailler, lors de son arrivée en 1937, il disposait d’économies représentant quinze mois de salaire d’un ouvrier, il vivait des secours que lui accordait ses compatriotes.

En août 1941, il fit l’objet d’une enquête des renseignements généraux : « Rien de défavorable n’a été relevé à son encontre » écrivit un inspecteur. Il figurait sur la liste des soixante-cinq miliciens étrangers résidant dans le département de la Seine, recension établie par la 3e section des renseignements généraux le 19 septembre 1941 pour le compte de Karl Boemelburg, chef de l’ensemble des forces de police allemande en France. Abraham Setty ne fut pas arrêté lors de l’opération d’ensemble du 24 décembre 1941.

Dans un second rapport du 1er juillet 1943 Abraham Setty était du fait de son passé considéré « comme un sympathisant des idées communistes », mais « toutefois, depuis l’ouverture des hostilités, il se tenait sur une prudente réserve ». Il fut décidé que son nom resterait « en observation au Service des Garnis et au Casier Central ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138414, notice SETTY Abraham par Daniel Grason, version mise en ligne le 3 octobre 2011, dernière modification le 29 septembre 2011.

Par Daniel Grason

SOURCES : PPo, BA 2447, RG77W 107. – Dominique Rémy, Les lois de Vichy, Éd. Romillat, 1992.

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