Par Jean Puissant
Huppaye (aujourd’hui commune de Ramillies, pr. Brabant wallon, arr. Nivelles), 4 mars 1903 – Namur (pr. et arr. Namur), 27 janvier 1951. Enseignant, conseiller communal socialiste puis bourgmestre d’Huppaye, député de l’arrondissement de Nivelles, éditorialiste à Jean Prolo.
Fils de petits cultivateurs du Brabant wallon, Gaston Baccus mène des études qui lui permettent de devenir instituteur puis régent en mathématiques de l’École normale de Nivelles en 1925. Il enseigne aux Arts et métiers à Bruxelles de 1927 à 1946 (mathématique, physique, mécanique, etc.).
Acteur à la société dramatique « Union et liberté » d’Huppaye en 1926, G. Baccus en devient vite un élément moteur comme participant mais aussi comme régisseur, metteur en scène, auteur. Il écrit des chansons, des poèmes et met sur pied des revues à succès.
En 1932, Gaston Baccus est élu conseiller communal de son village. Le Parti ouvrier belge (POB) obtient la majorité absolue en 1938. Lieutenant de réserve, il est mobilisé en 1940 et fait prisonnier à la bataille de Boulogne (département du Pas-de-Calais, France). À sa sortie de captivité en 1945, il est capitaine commandant de réserve.
En 1946, Gaston Baccus est élu député représentant l’arrondissement de Nivelles. En 1947, il est nommé bourgmestre de Huppaye. Parlementaire actif, il fait partie des commissions de la Défense nationale, de l’Enseignement, de l’Agriculture et des Pouvoirs locaux. Il interpelle les ministres responsables et dépose diverses propositions de loi.
En novembre 1949, Baccus fait partie du Comité - pluraliste - d’action pour un statut légal des objecteurs de conscience, alerté par l’emprisonnement de Jean Van Lierde, objecteur issu de la mouvance chrétienne. Ce Comité est présidé par Charles Gheude*. Jeunes gardes socialistes (JGS) et socialistes du Brabant wallon sont très présents dans ce combat. En 1950, Baccus présente à la Chambre la première proposition de loi en la matière. Elle est prise en considération le 4 décembre 1951.
Dans l’arrondissement de Nivelles, Gaston Baccus est animateur, conférencier meetinguiste et surtout l’éditorialiste régulier de Jean Prolo, l’organe de la fédération socialiste, auquel il collabore régulièrement depuis 1931. Il y est considéré comme « l’homme de la page wallonne » qu’il crée après la guerre. Il écrit également dans L’Actualité, organe local de Jodoigne (aujourd’hui pr. Brabant wallon, arr. Nivelles). Il est, à ce moment, l’incontestable chef de file du Parti socialiste belge (PSB) dans le Brabant wallon. Il participe à la lutte contre le retour de Léopold III.
Militant de Wallonie Libre, Baccus est membre du Comité permanent du Congrès national wallon de 1947.
Gaston Baccus meurt prématurément d’une embolie suite à une opération dans une clinique de Namur. Des funérailles grandioses lui sont faites.
Par Jean Puissant
ŒUVRE : Sentiers et grand’routes, Gembloux, 1938 – Carnets d’un combattant sans armes, poèmes, Gembloux, 1945 – Collaboration : Jean Prolo et L’Actualité.
SOURCES : Bruxelles, archives de l’Institut Émile Vandervelde – 100 ans de socialisme en Brabant wallon 1885-1985, Nivelles, 1985, p. 217-218 – Les objecteurs de conscience 1919-1984 : vingt ans de statut légal en Belgique. Bruxelles, 1984 – DELFORGE P., « Baccus Gaston », dans DELFORGE P., DESTATTE P., LIBON M. (dir.), Encyclopédie du mouvement wallon, t. I, Charleroi, 2000.