BATTAILLE Arnould, Laurent, Alexandre, dit Arnold.

Arnould, dit Arnold, Battaille commene sa vie militante en participant activement aux meetings de Jacques Kats* au début des années 1840. Suite à la publication éditée par le Mephistophéles du 30 janvier 1840, il est accusé, notamment avec Kats, de provocation délibérée, et condamné pour calomnie à l’égard du commissaire de police de Bruxelles, à quatre mois de prison et cent francs d’amende. Par ailleurs, la même année, il est mis en cause à propos d’incidents liés à un meeting troublé par l’irruption de la police. Interrogé à cette époque, il déclare : « Oui, je professe le républicanisme tout pur ».

Quelques années plus tard, toujours aussi actif, Arnold Battaille représente la Société d’Anneessens, avec Dassy et Jan Pellering*, auprès de l’Association démocratique. Prenant la parole au meeting de 1848 dit du Prado, il déclare : « La démocratie a trois ennemis à vaincre : la force, l’intrigue, l’argent et l’ignorance. »

Membre de l’Union fraternelle, Arnold Battaille est considéré comme un homme sûr sur lequel on peut compter si un coup de main doit intervenir pour changer la forme du gouvernement. Début 1848, beaucoup y pensent parmi les démocrates et c’est pourquoi sans doute on trouve le nom de Battaille, inscrit en tête d’une liste d’hommes prêts à s’engager dans cette voie. Cette liste avait été établie par Adalbert von Bornstedt, rédacteur de la Deutsche brüsseler zeitung, qui diffuse les idées de Marx et d’Engels.

Après l’échec de l’affaire du « Risquons-tout », Arnold Battaille s’efforce de venir en aide aux familles des détenus. Quelques mois plus tard, fin 1848, il est président de l’Association démocratique qui survit péniblement. Il figure aussi parmi les fondateurs de l’Affranchissement et l’on trouve son nom parmi ceux qui animent les Solidaires.

Après les événements de 1848, Arnold Battaille participe à la collecte de fonds destinée à aider les familles des incarcérés. Il aurait créé une société de secours mutuels. Participant au meeting du Prado de 1849, il y déclare : « la démocratie a quatre ennemis à vaincre : la force, l’intrigue, l’argent et l’ignorance ».

En 1854, Arnold Battaille est un des principaux fondateurs de l’Affranchissement, société d’enterrements civils, dont la personnalité dominante est Nicolas Coulon. Il est également à aux côtés de ce dernier lors de la création en 1855 du Prolétaire, dont il est un des principaux collaborateurs. Lors de l’emprisonnement de N. Coulon, il assume la responsabilité du périodique, mais l’annonce de sa maladie grave, le 2 juillet 1858, préfigure son décès dans les jours qui suivent.

Le 1er août 1858, Arnold Battaille est inhumé civilement par l’Affranchissement et les Solidaires, au cimetière de Saint-Josse (Bruxelles) où il résidait.