PIERLOVISI Ferdinand [Dictionnaire Algérie]

Par Louis Botella

Né le 9 mai 1914 à Maison-Carrée [El Harrach] (Algérie), mort 24 septembre 1997 à Marseille (VIIIe arr.) (Bouches-du-Rhône) ; employé de l’Office algérien des activités économiques et touristiques ; syndicaliste Force ouvrière (FO) puis autonome de l’Algérois (Algérie).

Ferdinand Pierlovisi, fonctionnaire au sein de l’OFALAC (Office algérien des activités économiques et touristiques) à Alger et secrétaire du syndicat FO de ce service, fut élu secrétaire général adjoint de l’Union départementale FO d’Alger au cours de son premier congrès fin mai ou début juin 1949. L’année suivante, en juin, il devint secrétaire de cette UD en charge du cartel FO des services publics de l’Algérois, constitué au début de l’année.

Lors du congrès confédéral d’octobre 1956, il vota contre le rapport d’activité présenté par le bureau confédéral, il fut alors en désaccord avec la position prise sur l’Algérie par Robert Bothereau*, secrétaire général de la Confédération.

En mars 1957, il fut signalé comme étant seulement membre de la commission exécutive de cette UD mais toujours à la tête du cartel.

Ferdinand Pierlovisi et ses amis (Raymond Glize (Douanes), Robert Molina et René Garcia (Trésor public)...) s’opposèrent avec force à la position prise en mai 1958 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) par le comité confédéral national FO dans le cadre d’une résolution demandant l’ouverture de négociations entre les parties prenantes au conflit algérien. Ils reprochèrent à leur secrétaire général de l’UD, Roger Marçot d’avoir voté en faveur de ce texte.

Ferdinand Pierlovisi et ses amis exprimèrent leur sympathie non feinte en faveur des partisans de l’Algérie française et à l’arrivée au pouvoir, début juin, du général de Gaulle.

Ils refusèrent de figurer sur la même liste de candidats à la commission exécutive de l’UD que Roger Marçot pour le congrès prévu début juillet 1958. Ils exigèrent la possibilité de présenter une liste alternative et une répartition à la proportionnelle des sièges au sein de la commission exécutive et non au scrutin majoritaire.

Roger Marçot, soutenu par la confédération et surtout par Marcel Babau, secrétaire confédéral présent à ce congrès, refusa de donner satisfaction aux contestataires. Ceux-ci, soutenus par la Fédération générale FO des fonctionnaires dans un premier temps, quittèrent le congrès et constituèrent une « nouvelle » UD FO dont Ferdinand Pierlovisi prit la tête. Mais elle ne fut jamais reconnue par la Confédération FO.

Certains syndicats, qui les suivirent pendant quelques semaines, firent machine arrière, ce fut le cas notamment de quelques syndicats de cheminots. D’autres, relevant très majoritairement du secteur public et plus particulièrement de la fonction publique, ne reprirent plus leurs timbres auprès de l’UD « légale » au début de 1959. Ainsi, celle-ci perdit la moitié de ses effectifs.

Quelques mois plus tard, le syndicat de Ferdinand Pierlovisi, celui de l’OFALAC, quitta Force ouvrière pour devenir autonome. Le Syndicat libre des personnels de l’OFALAC participa à la création du Cartel intersyndical des syndicats FO puis au Comité d’action et de rénovation syndicales (CARS), structure regroupant les organisations syndicales dissidentes de FO et de la CFTC et aussi autonomes.

Son nom ne figura pas parmi les dirigeants du Comité national syndical (CNS) qui rit la suite du CARS. Ferdinand Pierlovisi constitua en juillet 1961, le Cartel des syndicats et sections syndicales des personnels des caisses de crédit agricole, de la caisse centrale des retraites d’Algérie et de l’OFALAC.

Selon une note des Renseignements généraux, Ferdinand Pierlovisi fut de tendance centre-droit (Républicain indépendant).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138603, notice PIERLOVISI Ferdinand [Dictionnaire Algérie] par Louis Botella, version mise en ligne le 20 octobre 2011, dernière modification le 29 janvier 2021.

Par Louis Botella

SOURCES : Arch. de l’UD FO d’Alger (Fonds Roger Marçot, Confédération FO). — Compte rendu du congrès confédéral FO. de 1956. — Le Journal d’Alger, 8 juillet 1958. — L’Écho d’Alger, 8 juillet 1958. — La Dépêche quotidienne d’Alger, 29 avril 1959. — Arch. Nat. France Outre-mer, Aix-en-Provence, ALG 91 3 F/111, 3 F/113 et 3 F/120. — Site Internet : deces.matchid.io.

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