LE MEUR Jean

Par Alain Prigent

Né le 24 mai 1925 à Lannion (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), mort le 26 octobre 2002 à Brest (Finistère) ; instituteur ; membre du bureau de la section départementale des Côtes-du-Nord du SNI (1957-1971) ; militant du PCF.

Jean Le Meur était le fils d’un gardien de phare de Lézardrieux, sympathisant communiste, qui rejoignit l’Angleterre en embarquant sur La Horaine en 1943.

A l’école primaire supérieure de Tréguier, Jean Le Meur souhaitait préparer les concours d’entrée dans la Marine. Mais l’école de Paimpol étant fermée, il se présenta au concours d’entrée à l’École normale d’instituteurs de Saint-Brieuc. Reçu dans la promotion (1943-1947), à la suite aux décisions du gouvernement de Vichy concernant les écoles normales, il suivit sa scolarité au lycée Anatole Le Braz à Saint-Brieuc. Il adhéra très vite aux Forces unies de la Jeunesse patriotique dès l’automne 1943, sous la responsabilité de Jean Hudo. Le 12 novembre 1943, un des groupes de résistance des FUJP formés de jeunes lycéens de Saint-Brieuc abattit un soldat allemand à Plérin. Le 12 décembre 1943, le lycée fut l’objet d’une nouvelle rafle. Les trois lycéens qui avaient abattu le soldat allemand furent condamnés à mort et fusillés au Mont Valérien le 21 février 1944. En février 1944, il dut se rendre avec trois promotions d’élèves-maîtres à Beaufort-en-Vallée (Maine-et-Loire) avec interdiction de revenir en Bretagne. Mais après le débarquement du 6 juin, à l’instar de ses camarades, il revint à pied en Bretagne pour continuer le combat.

Après la Libération, il intégra les FFI, participant aux combats sur le front de Lorient. Le jour de la libération de la ville, le 9 mai 1945, il fut blessé par accident par un de ses camarades. Il réintégra l’école normale à la rentrée 1945, passant avec succès, en sessions spéciales, les deux baccalauréats en février et juin 1946.

Il commença sa carrière d’instituteur à Pléven, près de Dinan, à la rentrée 1947. Il se maria le 6 décembre 1947 avec Marie Yvette Daniel, institutrice de la même promotion que lui, originaire de Bulat-Pestivien. Le couple eut deux enfants.

Il enseigna ensuite à Langourla, puis à Plougonver, à Paule (1953-1961), puis pendant deux décennies au Quinquis en Pédernec (1961-1971), terminant sa carrière à la direction de l’école Woas-Wenn de Lannion (1971-1981).

Délégué cantonal du Syndicat national des instituteurs à Maël-Carhaix en 1955, il fut élu sur la liste « Défense de la laïcité » conduite par Émile Thomas* au conseil syndical du SNI en 1956. Il siégea au conseil syndical pendant près de deux décennies jusqu’en 1975. Élu à la Commission administrative paritaire départementale de 1961 à 1975, membre du Comité technique paritaire de 1963 à 1971, il fut un proche de Maurice Renault* siégeant de 1957 à 1971 au bureau départemental en charge des affaires sociales et internationales, puis adjoint de Sylvain Loguillard* à la défense laïque puis enfin au parrainage des écoles en difficulté. Il figura sur la liste UA, en position non-éligible en 1975 et 1979. Responsable de la sous-section FEN de Guingamp, il joua un rôle important dans la conduite des luttes pendant les évènements de mai-juin 1968, s’opposant à la mise en place d’un comité central de grève initié par les militants « École Émancipée ». Il était aussi le vice-président de l’amicale laïque de Pédernec. Avec son épouse, il fut un militant pédagogique convaincu du Groupe français d’éducation nouvelle.

Membre du Parti communiste français depuis 1944, secrétaire de sa cellule et de la section de Bégard, il fut candidat au Conseil général dans le canton de Bégard en 1964 (obtenant 864 voix soit 25,1% des suffrages exprimés, face à François Clec’h*, conseiller général sortant du Parti socialiste unifié, réélu dès le premier tour obtenant 2536 voix sur 3 429 suffrages exprimés soit 73,9 %.) et en 1970 (28,1%). Militant au sein de la cellule du PCF jusqu’à sa mort, il fut deux fois candidat aux élections municipales à Trébeurden.

Son frère Michel Le Meur* qui fut aussi membre du conseil syndical du SNI (1954-1961) décéda en 1985.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138624, notice LE MEUR Jean par Alain Prigent, version mise en ligne le 25 octobre 2011, dernière modification le 25 août 2021.

Par Alain Prigent

SOURCES : Arch. dép. Côtes d’Armor, 1079W260 (note des RG du 16 février 1970). — Arch. comité national du PCF ; Composition des comités fédéraux de la fédération des Côtes-du-Nord et fichier des élus et des candidats de la Fédération des Côtes-du-Nord du PCF établis par Gilles Rivière. — Arch. de la FSU 22 (bulletins des sections départementales du SNI et de la FEN). — Une semaine dans les Côtes-du-Nord, supplément de l’Humanité Dimanche (1956-1968) ; Bretagne Nouvelle, hebdomadaire des fédérations du PCF de Bretagne (1968-1981). — Alain Prigent (sous la direction de), Des salles de classe aux luttes sociales : Mai-juin 1968 dans les Côtes-du-Nord, Publication FSU-22, 2008 ; Alain Prigent, « Les mondes ouvriers chez Tanvez (des années 30 aux années 60) : identité ouvrière, conflictualité sociale, trajectoires militantes », in Culture industrielle et mémoire industrielle, ouvrage collectif, Editions Ville de Guingamp, 2011 ; Ouvrage collectif, De la nuit à l’Aurore, des lycéens dans la guerre, Association A. Le Braz, 1995. — Notes de Jacques Girault. — Entretien avec son épouse en octobre 2011.

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