WARSZAWSKI Salomon

Par Daniel Grason

Né le 21 février 1910 à Sosnowice près de Kielce (Pologne), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; mécanicien ; militant communiste ; volontaire en Espagne républicaine ; résistant FTP-MOI.

Salomon Warszawski milita dans les organisations progressistes en Pologne. Il quitta son pays pour aller en Espagne républicaine dans les Brigades internationales et combattit jusqu’au début de l’année 1939. Il vint en France, à Paris, pour rejoindre sa sœur, et réussit à se faire établir de faux papiers au nom d’un héros d’un roman polonais. Il devint dès lors « Bronislaw Lecki, fils de Joseph et Pélagie, née Poltonicka ». Il demeurait à l’hôtel, 16 avenue des Gobelins (Ve arr.). Il était titulaire d’une carte d’identité d’étranger de « travailleur industriel » valable jusqu’au 2 décembre 1942. Il ne savait ni lire ni écrire le français. Il travailla jusqu’en mars 1942 sur un chantier d’une entreprise de Mulheim (Allemagne) à Ransart, près de Doullens (Somme).
Le 25 avril 1942, Saül Bot, dit Salek, violoniste, élève du conservatoire, et Hersch Zimmerman, ancien combattant d’Espagne, fabriquaient une bombe en vue d’un attentat le 1er mai dans un logement au 7e étage du 49 rue Geoffroy-Saint-Hilaire (Ve arr.). Une explosion se produisit : Saül Bot fut déchiqueté, Hersch Zimmerman mourut de ses blessures. La police identifia l’amie de Saül Bot, Macha Lew, militante du Travail allemand (TA). Elle fut appréhendée à son domicile, 1 bis rue Lacépède (Ve arr.). La police tendit une souricière et neuf militants communistes furent arrêtés entre le 26 et le 30 avril.
Salomon Warszawski fut arrêté sous sa fausse identité le 26 avril, au moment où il se présentait au domicile de Macha Lew. Il était porteur de deux carnets de notes ; un autre carnet et un bloc-notes furent saisis à son domicile. Lors de son interrogatoire avec l’assistance d’une interprète, il nia avoir des relations politiques avec Macha Lew. Il déclara qu’il avait fait sa connaissance par hasard, une huitaine de jours auparavant. Il venait lui dire adieu, partant travailler le 27 avril à Beauvais (Oise) comme mécanicien sur un chantier de l’entreprise Desplats et Lefevre, et souhaitait garder des relations épistolaires avec elle. Sur ses carnets, il y avait l’adresse de son futur beau-frère et celle du cousin de celui-ci. Il assura qu’il n’était pas juif, mais de confession catholique.
Salomon Warszawski fut incarcéré comme « suspect d’activité terroriste » à la prison de la Santé (XIVe arr.), puis au camp de Compiègne (Oise), sur ordre du commando spécial pour crimes capitaux de la Geheimfeldpolizei, qui recouvrait les polices criminelle, de sécurité et d’État. Il fut passé par les armes le 11 août 1942 à 10 h 05, comme otage en représailles à plusieurs attentats dont celui du stade Jean-Bouin (Paris, XVIe arr.), au Mont-Valérien, sous sa fausse identité, et incinéré. Ses restes furent inhumés au cimetière de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis) le 29 août 1942. Denise Dyskin, la veuve de Natan Dyskin, révéla sa véritable identité en 1986. Elle témoigna que la compagne de Salomon Warszawski participa à la Résistance dans le Limousin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138642, notice WARSZAWSKI Salomon par Daniel Grason, version mise en ligne le 26 octobre 2011, dernière modification le 17 novembre 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., carton 12, activités communistes pendant l’Occupation 77W 255, 77W 287. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – D. Diamant, Combattants juifs dans l’armée républicaine espagnole. 1936-1939, Éd. Renouveau, 1979. – D. Diamant, Combattants, héros & martyrs de la Résistance, Éd. Renouveau, 1984. – D. Diamant, Par-delà les barbelés, 1986. – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC.

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