Par Daniel Grason
Né le 19 avril 1904 à Paris XVIIe arr. (Seine), mort le 19 décembre 1944 à Hambourg (Allemagne) ; agent hospitalier ; communiste ; interné ; déporté.
Lucien Poillot était le fils de Louis, employé de chemin de fer et de Marguerite, née Capdevieille, sans profession. Il se maria le 17 octobre 1927 à Neuchatel-en-Bray (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) avec Madeleine Rimbert, née le 26 mars 1907 dans la ville. Le couple eut trois enfants et demeurait 4 Impasse des Epinettes, (XVIIe arr.). En 1931, il travailla comme agent des services hospitaliers à l’hôpital Beaujon de Clichy (Seine, Hauts-de-Seine), il adhéra au parti communiste en 1933, fut organisé au 7e Rayon de la région parisienne, secrétaire de la cellule de Beaujon, membre du Secours rouge international. Il fut secrétaire du 17e rayon, et était en relation militante avec Lucienne Noaille.
De la classe 1934, il reçut son avis de mobilisation le 3 septembre 1939, il combattit avec le 17e Régiment d’artillerie divisionnaire, décoré de la Croix de guerre il fut démobilisé en août 1940. Il prit contact avec l’organisation clandestine, devint responsable aux masses du XVIIe arrondissement. Connu de la police comme militant communiste, la police perquisitionna son domicile le 28 mai 1941, aucun tract ne fut découvert, mais il fit l’objet d’une surveillance en raison de son passé politique. Il y eut-il la volonté de l’administration de l’isoler ? Il quitta Beaujon pour travailler à l’hôpital Ambroise Paré à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine).
En application du décret-loi du 18 novembre 1939, considéré comme « un individu dangereux » il fut interné le 18 mai 1943 à la caserne des Tourelles, XXe arrondissement, puis au camp de Pithiviers (Loiret). Le 19 novembre, Lucien Poillot était transféré au camp de Voves (Eure-et-Loir), la police estimait fin décembre 1943 que son maintien semblait « toujours s’imposer ».
Le 21 mai 1944 il était dans le convoi de mille deux cent quatre hommes qui partit de Compiègne (Oise) à destination du camp de concentration de Neuengamme (Allemagne). Ils arrivèrent à destination trois jours plus tard, la situation de 10,9 % d’entre eux resta inconnue, 49,7 % des déportés de ce transports moururent, Lucien Poillot matricule 31843 fit partit de ceux-là, il mourut à Hambourg (Allemagne).
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo. 77W 7. – Bureau Résistance (pas de dossier). – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – JO n° 22, du 27 janvier 1998. – État civil, Paris XVIIe arr. — RGASPI, son nom est cité en référence dans l’autobiographie de Lucienne Noaille (495 279 ..) mais il n’y a pas de dossier au nom de Lucien Poillot dans les archives du Komintern.