NOËL Pierre, Auguste, Georges

Son père, Louis-Auguste Noël (né le 4 octobre 1902) était employé de banque, tandis que sa mère, Renée Loraux (née le 15 novembre 1904) était commerçante.

Après des études de philosophie et d’anglais à l’université de Nancy, Pierre Noël passa un an en Angleterre, avant d’effectuer son service militaire en Allemagne jusqu’en octobre 1953. Il devint professeur de lycée (anglais) étant successivement en poste à Longwy, Remiremont, Lunéville et Saint-Dié-des-Vosges (lycée Jules Ferry).

Syndicaliste actif au SNES, il faisait partie de la direction fédérale du PSU (30 adhérents seulement en 1963 dans les Vosges, principalement au sein de la section de Remiremont), auquel il avait adhéré dans le contexte d’opposition à la guerre d’Algérie et au gaullisme.

En mars 1965, il conduisit une liste d’union des gauches (PSU, SFIO, PCF), qui l’emporta. Agé de 35 ans à peine, il fut élu maire de Saint-Dié-des-Vosges, prenant la suite de Jean Mansuy, en fonction depuis 1947. Il se heurta avec la direction du PSU, autour de la question de la gestion du pouvoir local, s’affiliant à la CIR. Lors des élections législatives de mars 1967, soutenu par la FGDS, il fut toutefois le candidat du PSU dans la deuxième circonscription des Vosges (Saint-Dié-des-Voges), présenté contre Maurice Lemaire, député gaulliste entre 1951 et 1978. Ayant recueilli 11 235 voix, soit 27,9 % des suffrages exprimés au premier tour, il fut présent au second tour, obtenant 19 845 voix soit 48,7 % des suffrages exprimés.

En octobre 1967, affilié au PSU, il fut élu conseiller général de Saint-Dié-des-Vosges, prenant la suite de Ulrich (UNR). Présidé par Jean Vilmain (indépendant), le conseil général était alors composé d’un élu PSU, cinq radicaux, un Jeune République, quatre UDR, quatre républicains indépendants et quatorze indépendants et modérés. En juin 1968, le PSU présenta deux candidats dans les Vosges, Valance à Epinal et Pierre Noël à Saint-Dié-des-Vosges. Il obtint 11 453 voix, soit 28,5 % des suffrages exprimés au premier tour. Après une période de relations fluctuantes (1965-1968), il s’éloigna définitivement du PSU au cours du second semestre 1968, avant de rejoindre le nouveau PS.

En mars 1971, la liste d’union de la gauche fut confirmée lors des municipales, ce qui permit à l’équipe de Pierre Noël de poursuivre une politique sociale de construction d’équipements : salle omnisports, foyer des jeunes travailleurs et maison pour tous, bibliothèque, maison de retraite, salle des fêtes. Son nom fut donné au musée local. En mars 1973, il était le candidat PS aux élections législatives, enregistrant un gain de 3 500 voix au premier tour par rapport à ses scores de 1967 et 1968, tandis que le député sortant perdait près de 2 000 voix. En ballottage favorable, il fut néanmoins battu au second tour par l’ancien ministre (78 ans), en raison notamment d’un mauvais report de voix à gauche avec le PCF, dont le candidat était Charles Lemoine*, professeur. En octobre 1973, Pierre Noël entama un second mandat de conseiller général.

En mars 1977, la liste de Pierre Noël fut défaite par celle de Maurice Jeandon (RPR), député en 1986, qui resta maire jusqu’en 1989. Pierre Noël se retira alors de la vie politique locale, favorisant l’émergence de Christian Pierret, né en 1946, député (1978-1993 et 1997-2002), membre du gouvernement Lionel Jospin (1997-2002), maire depuis 1989 et fondateur du Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges. En mars 1979, Pierre Noël abandonna son mandat de conseiller général, cédant la place à Christian Pierret. Il resta adhérent de la section PS.

Décédé brutalement en mai 1996, Pierre Noël avait épousé Annie-Marie Picard (née en 1926) le 4 avril 1953 à Saint-Étienne-de-Remiremont, avec qui il eut quatre enfants.