NESPOULOUS Claude

Par François Prigent

Né le 15 janvier 1931 Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir), mort le 14 décembre 1992 au Coudray (Eure-et-Loir) ; maire de Saint-Lubin-des-Joncherets (1956-1992), conseiller général de Brézolles (1962-1988) ; responsable SFIO, PSU, CIR, FGDS, MRG, PS.

Son père, Lévy Nespoulous, était agent d’affaire et sa mère, Blanche Régnier, était ménagère. Responsable du journal quotidien départemental, La Dépêche, Claude Nespoulous était un militant SFIO de Saint-Lubin-des-Joncherets en Eure-et-Loir, commune où Pierre Bérégovoy* a passé sa petite enfance (son père, officier ukrainien dans l’armée tsariste était employé au château, la famille vivant dans les dépendances, rue de l’Eglise).

Il travaillait aux Ponts-et-Chaussées sur la base aérienne de Crucey, avant de diriger ensuite le SECOMILE à Evreux (société d’économie mixte). Il se maria avec la fille de Armand Mandle, maire d’Evreux entre 1953 et 1971 (un proche de Mendès France), qui était directrice du journal La Dépêche d’Evreux. Il devint PDG de la publication. Le couple eut deux fils.

En 1956, Claude Nespoulos devint maire, prenant la suite de Louis Couturat, fonction qu’il occupa jusqu’à son décès en 1992. En cours de mandat, à la suite du décès de Jacques Théret, il fut élu, en juillet 1962 conseiller général SFIO de Brézolles.

Entre 1962 et 1964, il était affilié au PSU, qui disposait d’une implantation forte en Eure-et-Loir autour des filières mendésistes et d’un tissu d’élus locaux, parmi lesquels René Foucart*, maire de Mainvilliers (1959-1979) ou Gaëtan Lamirault*, conseiller général de Bonneval (SFIO, PSU, divers gauche) entre 1945 et 1982. Les sections de Dreux et Chartres étaient les plus importantes dans une petite fédération (moins de 30 adhérents en 1963), menée par Mihlan Zivkovic*, secrétaire fédéral.

Claude Nespoulous fut reconduit lors des cantonales de 1964. A partir de 1965, il faisait partie des responsables de la CIR dans le département, avant d’évoluer vers la FGDS puis le PS durant les années 1970. Il fut réélu pour un troisième mandat de conseiller général en mars 1970, sous l’étiquette PS. Au premier tour, il obtint 1416 voix, contre 1277 pour Barret (républicain indépendant), 552 voix pour Julliot (PCF). Au second tour, il l’emporta assez nettement avec 1850 voix contre 1481 voix pour Barret. Présidé par Emile Vivier (socialiste, ancien député), le conseil général était alors composé d’un PSU (Gaëtan Lamirault, conseiller général de Bonneval, étiquetté PSU entre 1961-1967), de 4 socialistes, un CIR, 10 radicaux, 4 RI, 4 modérés.
Lors des cantonales de mars 1976, il fut réélu sous l’étiquette MRG dès le premier tour. Conseiller régional, il était vice-président de la région avant la réforme démocratique des exécutifs régionaux. En mars 1982, Claude Nespoulous se présentait à nouveau, pour le compte du PS, rallié depuis la forte poussée électorale du PS (1977-1981). Au premier tour, il obtint 2238 voix, contre 2136 voix pour Barranger, maire modéré de Crucey, 447 voix pour Benso (PCF) et 294 pour le candidat d’extrême droite, Bachelet. Au second tour, il l’emporta avec 2863 voix contre 2685 voix pour Barranger. A l’échelle départementale, ce scrutin marquait le renversement des rapports de gauche entre socialistes et radicaux, avec la perte de la présidence du conseil général pour Robert Huwart (MRG), maire de Nogent-le-Rotrou.

En juin 1988, il était le suppléant de Françoise Gaspard. En octobre 1988, il se retira de son mandat de conseiller général et ce fut Guy Barret (UDF), apparenté à l’ancien conseiller général de la Libération à 1958, qui l’emporta.

Toujours maire, Claude Nespoulos se présenta aux législatives partielles à Dreux le 26 novembre 1989, obtenant 15 % des voix. Ce scrutin est marqué par la poussée du vote Front National (42.5 %). Arrivé en 3e position, Claude Nespoulous se désista en faveur de Michel Lethuillier (RPR), battu au second tour le 3 décembre par la leader frontiste, Marie-France Stirbois (61.3 %), seule député du FN jusqu’en 1993.

Au décès de Claude Nespoulos en décembre 1992, la mairie de Saint-Lubin-des-Joncherets fut gérée par un de ses adjoints PS, Jean-Pierre Burtin (pharmacien), avant que la droite ne l’emporte à partir de 1995 avec Gérard Sourisseau, conseiller général depuis 2001. Le stade municipal de Saint-Lubin-des-Joncherets porte désormais le nom de Claude Nespoulos.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138681, notice NESPOULOUS Claude par François Prigent, version mise en ligne le 4 novembre 2011, dernière modification le 25 septembre 2013.

Par François Prigent

SOURCES : Arch. Marc Heurgon, dossiers Eure-et-Loir. — Le Monde. — L’écho républicain. — Renseignements transmis par Gilles Morin. — Mairie de Saint-Lubin-des-Joncherets. — Notes de Gérard Leray.

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