LEBLANC Maurice

Par Daniel Grason

Né le 9 mars 1907 à Paris Xe arr. (Seine), mort le 24 septembre 1979 à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine) ; traceur outilleur ; militant communiste ; résistant ; interné ; déporté.

Maurice Leblanc
Maurice Leblanc

Maurice Leblanc était le fils de Julia Vurlod, femme de chambre, elle se maria le 21 mai 1908 à la mairie du VIIIe arr., avec Henri Leblanc qui le légitima. Maurice Leblanc épousa le 20 décembre 1930 à Cachan (Seine, Val-de-Marne), Hélène Coston, née le 23 septembre 1909 à Paris XVIe arr. Un fils Yves naquit le 14 avril 1936 à Paris Ve arr. Le couple demeurait 36 avenue de Paris (Gabriel-Péri) à Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine). Il adhéra au Parti communiste au moment du Front populaire, en 1936, il n’eut pas de responsabilité, il y resta jusqu’à la mobilisation de septembre 1939. Il fut affecté spécial chez Chausson à Gennevilliers où il travaillait habituellement.
Le 26 mai 1942 vers 7 heures 15 du matin, trois inspecteurs de la Brigade spéciale n° 1 étaient en surveillance place Voltaire à Asnières. Ils arrêtèrent Jean Kerfest, tôlier chez Chausson à Gennevilliers. Il portait sur lui une liste de onze militants communistes ou supposés tels, Maurice Leblanc y figurait, tous furent arrêtés le lendemain. Quatre furent disculpés, deux libérés dès le 31 mai, deux autres bénéficièrent d’un non-lieu le 25 juillet.
Maurice Leblanc fut interrogé dans locaux des Brigades spéciales. Sur la liste saisie, il était écrit : « Copain, hors groupe Leblanc – au secteur ». Il fit face nia toute liaison avec le secteur, il affirma qu’il n’était : « membre d’aucune organisation actuelle et de l’organisation communiste en particulier ».
Le 9 octobre 1942, il comparut en compagnie de Jean Kerfest, Marcel Marion, Georges Martin, Ernest Prey, Georges Parent et Émile Borny devant la Section spéciale. Tous furent condamnés, Maurice Leblanc à cinq ans de prison, 1200 francs d’amende et au maximum de la contrainte par corps. Sous le titre : « Communistes condamnés », Le Petit Parisien du 10 octobre 1942 annonça les sentences. Il fut détenu ou interné successivement à la prison de la Santé, à Melun (Seine-et-Marne), puis à Châlons-sur-Marne (Marne).
Le 12 mai 1944, un convoi de deux mille soixante-treize hommes quittait Compiègne (Oise) à destination de Buchenwald (Allemagne), le plus important de tous les transports. Huit déportés s’évadèrent à Commercy (Meuse), dont deux furent tués par un SS, quatorze moururent lors du trajet, où le 14 mai à l’arrivée.

Dans son ouvrage 1945 La découverte, Annette Wieviorka soulignait : « c’est avec l’arrivée du résistant communiste Marcel Paul, en mai 1944, qui devient l’interlocuteur des dirigeants allemands, que le parti communiste français s’organise véritablement à Buchenwald et qu’il rassemble d’autres courants de la Résistance dans le Comité des intérêts français. Désormais, le Comité est à présent dans l’organisation de résistance du camp et peut protéger certains détenus. »
Le 11 avril 1945 dans l’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton libérait Buchenwald. Un Comité militaire clandestin international l’accueillit. Le Comité des intérêts français était composé de : Henri-Frédéric-Henri Manhès, Albert Forcinal, Marcel Paul, Robert Darsonville et Jean Lloubes représentaient les français au sein de ce comité.
Maurice Leblanc matricule 51323, était parmi les mille cent trente-neuf survivants du convoi (55%). Il a été reconnu comme membre de la Brigade française d’action libératrice.
À son retour, il reprit son travail à l’usine Chausson, milita au parti communiste. Il eut le titre de « déporté politique », un certificat d’appartenance à la Résistance française lui fut délivré le 2 mai 1950 par le Ministère des forces armées, il a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF), et Déporté interné résistant (DIR).
Le 15 février 1951, la Fédération nationale des déportés et internés patriotes (FNDIRP) appela avec l’appui du parti communiste à manifester à Paris contre la venue de généraux allemands et le réarmement de l’Allemagne de l’Ouest. Les déportés étaient appelés à défiler en tenue rayée, avec leurs décorations, l’Humanité qualifia cette initiative de « Journée patriotique ». Selon la préfecture de police, il y eut quatre cent cinquante arrestations dont vingt-sept déportés, Maurice Leblanc était du nombre.
Il mourut à Bourg-la-Reine le 24 septembre 1979.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138822, notice LEBLANC Maurice par Daniel Grason, version mise en ligne le 25 novembre 2011, dernière modification le 17 avril 2021.

Par Daniel Grason

Maurice Leblanc
Maurice Leblanc

SOURCES : AN Z/4/59 dossier 408. – Arch. PPo. BA 1928, BA 2056, 77W 70. – Bureau Résistance GR 16 P 346613. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Annette Wieviorka, 1945 La découverte, Éd. du Seuil, 2015. – Yves Santamaria, Le Parti de l’ennemi ? Le PCF dans la lutte pour la paix (1947-1958), A. Colin, 2006. – Olivier Lalieu, La zone grise ? La résistance française à Buchenwald, préface de Jorge Semprun, Éd. Tallandier, 2005. – Pierre Durand, Les Français à Buchenwald et à Dora, Éd. Sociales, 1977.
Le Petit Parisien, 10 octobre 1942. – État civil, Paris Xe (arr.).
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PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 157

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