LE MERCIER Georges

Par Alain Prigent, François Prigent

Né le 26 novembre 1876 à Lannion (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) ; instituteur puis employé de commerce ; militant de la Bourse du Travail et de la SFIO ; maire de Saint-Brieuc (1908).

Georges Le Mercier était le fils de François, Marie, instituteur, né en 1848, et de Marie, Françoise Deschamps, propriétaire, née en 1849. Son père joua un rôle important dans l’histoire de l’école primaire départementale. Directeur d’école à Saint-Brieuc, membre du conseil d’administration de la société de secours mutuels, délégué par l’assemblée des instituteurs de mars 1881 au congrès pédagogique national, membre du conseil d’administration de la société de secours mutuels, il fut élu au conseil départemental en 1886 y siégeant jusqu’en sa mort en 1893. Il produisit des manuels de musique et d’art plastiques.

Elève-maître à l’école normale de Saint-Brieuc, promotion (1893-1896), Georges Le Mercier obtint son brevet élémentaire en 1893 et son CAP en 1902. Il enseigna de 1897 à 1904 à Plévenon puis à Saint-Brieuc. Il se mit alors en disponibilité en 1904, devint devenant secrétaire comptable de la caisse régionale du crédit mutuel agricole des Côtes-du-Nord à Saint-Brieuc.

Secrétaire du Syndicat des employés de commerce et des voyageurs de commerce en 1907, il militait à la bourse du travail de Saint-Brieuc et au sein du groupe socialiste de la ville. Membre de la commission d’initiative de la bourse du travail créée en octobre 1907. Directeur chef de la société récréative, La Syndicale, en 1908. Il s’occupait plus particulièrement du cours de dessin linéaire et du cours de solfège.

Franc-maçon, c’était un proche d’Octave Brilleaud* et d’Augustin Hamon*. Il fut dans le même temps délégué du GFIO (groupe fédéral des intérêts ouvriers) lors des négociations sur la représentation proportionnelle en février 1908.
D’après le préfet il ne dut sa nomination qu’aux réactionnaires, avec lesquels il s’était entendu pour s’emparer de la mairie. Maire de la ville en mai 1908, il démissionna en juillet après la crise de la municipalité de Saint-Brieuc. Lors de la séance d’intronisation du nouveau conseil municipal le 30 mai 1908, il fut accusé par Frédéric Courtel*, d’avoir apposer des placards anti-militaristes en ville en octobre 1907 avec François Collet*. Il fut exclu du groupe socialiste de Saint-Brieuc le 25 mai, ainsi que François Collet. Il vota la motion du groupe, invitant les élus de la liste socialiste à démissionner. Il s’oppose à Paul Boyer* après le congrès de Toulouse en 1908. Sa réintégration dans l’Education nationale fut refusée par l’administration après consultation du ministère en novembre 1908. Louis Guilloux* s’est inspiré de lui pour le personnage de Marlier dans La Maison du Peuple.

Georges Le Mercier se maria à Louise Halgand le 20 mai 1902 à Tréffieux (Loire Inférieure).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138832, notice LE MERCIER Georges par Alain Prigent, François Prigent, version mise en ligne le 12 novembre 2011, dernière modification le 1er novembre 2021.

Par Alain Prigent, François Prigent

Iconographie :
- Photo du congrès de la FSB de Saint-Brieuc en juillet 1907.
SOURCES : Arch. municipales de Saint-Brieuc, 6F6.2. et 6F4 – Arch. Dép. des Côtes d’Armor, JP17/C, Le Réveil des Côtes-du-Nord. — Claude Geslin, Le syndicalisme ouvrier en Bretagne jusqu’à la première guerre, 3 tomes, Espaces Ecrits, 1990.— Alain Prigent, Les instituteurs des Côtes-du-Nord sous la IIIeRépublique (Laïcité, amicalisme et syndicalisme), Editions Astoure, 2005 ; Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000 ; Alain Prigent, François Prigent, "L’expérience éphémère de la Bourse du Travail de Saint-Brieuc (1904-1909)", in Cahiers d’Histoire, Reprendre l’histoire des Bourses du Travail, N°116, 2012.

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