BERNARD Henri, Auguste, Célestin.

Par Jean Puissant

Durnal (aujourd’hui commune de Yvoir, pr. Namur, arr. Dinant), 16 janvier 1890 - Spontin (aujourd’hui commune de Yvoir), 5 octobre 1972. Tailleur de pierre, militant puis permanent syndical socialiste, conseiller communal puis échevin de Spontin, sénateur provincial de Namur.

Fils d’un journalier, Henri Bernard est le cadet d’une famille de quatre enfants. Ses deux frères sont également carriers. À l’âge de treize ans, il quitte l’école et devient tailleur de pierre aux carrières des Nutons à Spontin.

En 1913, Henri Bernard prend contact avec le syndicat de la pierre et, avec l’aide de Martel* et de Hubin*, crée un noyau syndical dans la vallée du Bocq. En 1923, le Comité national décide de fonder une sous-section régionale du Sud namurois, rattachée à la provinciale de Liège. Bernard en devient le permanent. Dans ce secteur de petites et moyennes exploitations, il tente d’imposer l’embauche syndicale afin de stabiliser l’organisation et d’obtenir ainsi la reconnaissance patronale, cette procédure permettant également d’équilibrer les salaires. Il se préoccupe du respect de la journée des huit heures, du problème des accidents du travail et, dès les années 1930, du problème croissant du chômage en raison de l’effondrement de l’activité d’extraction dans le Sud du pays jusqu’à la guerre, dû au ralentissement de la construction et à la concurrence des pierres importées. Bernard s’attache à défendre le respect des conventions collectives.

En 1947, Henri Bernard est un des fondateurs de l’école de formation professionnelle pour tailleurs de pierre. Élu conseiller communal à Spontin en 1938, Bernard est échevin, après la guerre, en 1947. Durant la Seconde Guerre mondiale, il fait partie du Comité intercommunal de ravitaillement de Ciney et du Comité de l’œuvre Reine Élisabeth pour l’aide aux soldats et à leurs familles.

Candidat suppléant pour le Sénat en 1936, Henri Bernard accède à la Haute Assemblée en 1936 comme sénateur provincial. Sixième suppléant en 1946, par un concours de circonstances peu banal, il retrouve son siège au Sénat en 1948 et le garde jusqu’en 1949. Ses interventions peu nombreuses portent sur les questions ouvrières, le chômage, le rôle des syndicats dans la redistribution des indemnités.

Personnalité locale, prenant appui sur une maigre base ouvrière, Henri Bernard, comme beaucoup d’autres, a permis l’implantation solide et récurrente du parti socialiste dans ces régions rurales du Sud namurois.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138866, notice BERNARD Henri, Auguste, Célestin. par Jean Puissant, version mise en ligne le 14 novembre 2011, dernière modification le 17 janvier 2020.

Par Jean Puissant

SOURCE : Notice réalisée par Véronique Fouya, section Journalisme de l’Université libre de Bruxelles, 1983.

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