CAMBIER Émile, Julien, Joseph.

Par Jean Puissant

Haine-Saint-Paul (aujourd’hui commune de La Louvière, pr. Hainaut, arr. Soignies), 16 février 1881 – La Hestre (aujourd’hui commune de Manage, pr. Hainaut, arr. Charleroi), 1er janvier 1962. Gamin de brigade, ouvrier de boulangerie puis camionneur, comptable dans une coopérative socialiste, militant socialiste, conseiller communal, échevin, bourgmestre de Haine-Saint-Paul, sénateur de l’arrondissement de Charleroi-Thuin.

Fils de François Cambier, journalier d’usine, illettré, et de Mathilde Hainaut, Émile Cambier suit l’école primaire jusqu’à l’âge de onze ans. Il devient « gamin de brigade » à la Compagnie centrale de construction (Hiard) à Haine-Saint-Pierre, puis apprend le métier de tourneur. Après son service militaire en 1903, il travaille à l’Imprimerie coopérative socialiste de La Louvière, puis, encouragé par son père, entre aux chemins de fer mais pour peu de temps. En 1905, il est engagé à la coopérative Le Progrès à Jolimont (pr. Hainaut, arr. Soignies/Charleroi) comme ouvrier de la boulangerie. Il devient vite camionneur-distributeur de pain, chef camionneur en 1914. Après la Première Guerre mondiale, Émile Cambier occupe divers emplois de bureau avant de devenir comptable de la coopérative et l’un de ses directeurs. En 1930, il est également directeur gérant de la coopérative La Fraternelle de Haine-Saint-Paul.

Depuis son jeune âge, Émile Cambier fait activement partie de divers groupes socialistes : mouvement de jeunesse, cercle dramatique, fanfare où il joue de la trompette. Ce dernier rôle est mal vu par ses employeurs aux chemins de fer et explique, en partie du moins, son retrait de la société ferroviaire. Employé ambulant de la coopérative et militant, Cambier est en contact avec les adhérents de la région.

Pendant la Première Guerre mondiale, Émile Cambier joue un rôle actif dans la Commission locale de secours et d’alimentation et fait partie de la Commission de contrôle des récoltes. Aussi n’est-il pas étonnant de le voir élu au conseil communal de Haine-Saint-Pierre en 1921, et devenir échevin de l’Instruction publique, ce qui l’est plus. Il restera en charge de cette responsabilité jusqu’à sa mort. Il est très attentif au développement de l’école publique. Il est membre de la Commission administrative de l’École industrielle de sa localité et préside le CLEO, le Comité de la Ligue de l’enseignement du Centre (pr. Hainaut).

Candidat aux élections sénatoriales, Émile Cambier devient sénateur de l’arrondissement de Charleroi-Thuin en avril 1936 à la suite du décès successif de deux titulaires. C’est dans le même type de circonstances qu’il accédera à la Haute Assemblée de novembre 1951 à avril 1952 et en 1955 – il se désiste – sans jamais accorder à ce mandat une place prioritaire dans ses activités.

Secrétaire du Progrès, Émile Cambier succède à Abel Wart*, à la direction de la coopérative en 1943, puis prend sa retraite en 1946.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Émile Cambier fait fonction de bourgmestre à la mort de Fernand Gossuin en juillet 1940, mais est destitué en octobre 1941 par l’occupant allemand. Il est rétabli dans cette fonction par arrêté du Régent le 17 juillet 1945.

Tête de liste aux élections communales de 1946, Émile Cambier devient bourgmestre de Haine-Saint-Pierre et, très populaire, le reste jusqu’à sa mort. Il est président de l’Intercommunale des eaux des deux Haine, de celle qui assure la distribution d’électricité dans la région, la récolte des immondices.

Émile Cambier est également vice-président de l’Union des cercles socialistes locaux et membre actif de divers groupes : mutualité, art dramatique, musique. Il ne dédaigne pas se mêler aux manifestations folkloriques de l’endroit, notamment à la période de Carnaval dont il défend le maintien au sein de l’association des commerçants locaux. « Le feureu » et ses traditions perdent un défenseur acharné. »

Époux de Julie Rassart (1885-1939), servante, puis de Ida Pons (1890-1975), tailleuse, Émile Cambier est titulaire de nombreuses distinctions honorifiques, en raison notamment de son attitude durant les deux guerres (ordre de Léopold II, de la Couronne, Croix de guerre, Médaille de la résistance, etc.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138887, notice CAMBIER Émile, Julien, Joseph. par Jean Puissant, version mise en ligne le 23 novembre 2011, dernière modification le 12 janvier 2020.

Par Jean Puissant

SOURCES : La Belgique active. Monographies des communes belges et biographies des personnalités, t. II : Hainaut, Bruxelles, 1934 – La Nouvelle Gazette, 5-6 avril 1962 – Notice réalisée par Jean-Christophe Herminoire, section Journalisme de l’Université libre de Bruxelles, 1984.

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