Par Jean Puissant
Décédé en septembre 1875. Ouvrier bijoutier, membre de l’Association internationale des travailleurs, dirigeant de l’Affranchissement à Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale).
Émile Cammaert représente les ouvriers bijoutiers en 1873 aux diverses réunions qui discutent de la création d’une fédération des sociétés de résistance de Bruxelles. Il préside celle de novembre 1873. Partisan de cette fédération, il souligne, en décembre, la nécessité d’une caisse de grève fédérale. Il rappelle la grève des marbriers qui est à l’origine de cette tentative de fédération. Il se montre également favorable au maintien de liens entre cette fédération de l’Association internationale des travailleurs (AIT) et s’oppose ainsi à l’autre bijoutier, Narcisse*.
Émile Cammaert affirme également, à cette occasion, ses convictions anticléricales. Il est en effet membre de l’Affranchissement dont il devient le secrétaire adjoint en avril 1873. Il prépare ainsi avec les Solidaires, la réunion nationale des sociétés de libre pensée à Verviers le 15 août 1874, préparatoire au Congrès national de Liège à la Noël de la même année. Soutenu par les Affranchis, il explique, à cette occasion, que « l’athéisme n’est pas le but poursuivi par les libres penseurs mais le résultat inévitable de leurs études et de leurs recherches. » Il s’oppose en cela à Jan Pellering*.
Décédé en septembre 1875, Émile Cammaert est enterré par l’Affranchissement le 9 septembre, après décision du tribunal qui a fait respecter sa volonté testamentaire contre l’avis de la famille qui voulait lui faire des funérailles religieuses. C’est la raison pour laquelle, en mars 1876, Solidaires et Affranchis organisent une manifestation d’hommage sur sa tombe.
Par Jean Puissant
SOURCE : WOUTERS H., Documenten betreffende de geschiedenis der arbeidersbeweging ten tijde van de Ie Internationale (1866-1880), delen I-II, Leuven-Paris, 1970-1971 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, 60).