CATY Louis, Mathieu, Joseph.

Après ses études de médecine à l’Université libre de Bruxelles (ULB), en 1888, Louis Caty exerce à Mons où il est lié aux frères Defuisseaux*. Il s’y crée une réputation de « bon docteur ». De 1911 à 1923, il donne un cours de médecine sociale à l’ULB. Le dimanche 17 avril 1893, il fait partie de la garde civique, mobilisée par le bourgmestre de Mons, pour s’opposer à la manifestation des mineurs borains en faveur du suffrage universel. Il est bouleversé par la fusillade qui s’en suit − elle fait sept morts et de nombreux blessés −, par les blessures infligées, comme il l’est par la découverte des conditions de vie et de travail des mineurs dans sa pratique.

Probablement lié à des sociétés de secours mutuels socialistes, Louis Caty parvient, en 1909, à réaliser, grâce à son prestige non contesté, la première véritable fédération d’organisations sociales dans l’arrondissement de Mons, la fédération mutualiste, L’Avenir, dont il est le président.

En 1919, Louis Caty est l’un des initiateurs du mouvement des Femmes prévoyantes socialistes (FPS) dans la région et, en 1922, il participe à la fondation de la clinique mutualiste de Baudour (aujourd’hui commune de Saint-Ghislain, pr. Hainaut, arr. Mons) dont il assure la direction médicale. Elle portera son nom après sa mort.

Membre de la section de Mons du Parti ouvrier belge (POB), relativement bourgeoise, Louis Caty est candidat, sans succès, aux élections communales de 1895 et provinciales de 1896. Par contre, en 1900, à la suite du succès de la liste socialiste, il est élu conseiller provincial du Hainaut pour le canton de Mons. Il devient député permanent le 4 juillet 1901 dans un exécutif libéral-socialiste. Il rejoint ainsi son ami Paul Pastur*, à l’instar duquel, dans l’enseignement, il se spécialise désormais dans les domaines de l’hygiène et de la santé. Sous son impulsion, la province joue un rôle actif dans ces secteurs où désormais l’initiative publique le dispute aux activités privées.

Louis Caty est à l’origine de la création d’un dispensaire provincial de lutte contre l’ankylostomiase, de l’Institut d’hygiène et de bactériologie ainsi que du Musée d’hygiène de Mons destiné à améliorer l’information et l’action en matière de santé publique.
Il intervient également dans le domaine de la médecine du travail, du traitement des accidentés du travail, de la réinsertion des estropiés, etc.

Louis Caty participe à la campagne de meetings et aux préparatifs de la grève générale en faveur du suffrage universel en 1912-1913. Socialiste modéré, il tient pourtant, à cette occasion, comme beaucoup d’autres, des propos très radicaux du style : « la population dit : suffrage universel ou révolution ».

Dès 1903, certainement, Louis Caty siège au Comité de la Fédération socialiste républicaine du Borinage, il en devient le président à la mort de Désiré Maroille en 1919. Son statut social et politique lui permet d’assurer l’unité d’une fédération en pleine croissance mais traversée par de multiples particularismes locaux et sociaux. Son rôle à la tête de la province du Hainaut pendant vingt ans participe à la mise en place d’un pouvoir politique mais aussi d’un réseau d’institutions sociales et d’enseignement qui caractérisent toujours aujourd’hui cette province. La polyclinique, puis hôpital des Mutualités socialistes à Baudour (aujourd’hui commune de Saint-Ghislain), porte son nom.